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L'Algérie des débuts de la colonisation sous le pinceau de Gustave Guillaumet
Il a consacré une grande partie de sa vie à l'Algérie à la fin du XIXe siècle. Le peintre orientaliste Gustave Guillaumet fut un observateur des premières années de la colonisation française. Le Musée des Beaux-Arts de Limoges lui consacre pour la première fois une exposition rétrospective réunissant une cinquantaine de toiles et dessins.
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Le peintre-voyageur Gustave Guillaumet est le seul artiste français à avoir représenté les tragiques événements qui ont touché la population algérienne dans les premières décennies de la colonisation. Observateur de la domination coloniale sur le territoire algérien et témoin des violences de la "pacification", il nous fait voyager dans l'Algerie des années 1860, tout juste annexée par la France.
Cette exposition montre à quel point Gustave Guillaumet n'est pas quelqu'un qui travaille au service d'un fantasme ou d'une Algérie imaginaire. Il donne à voir l'Algérie du quotidien, l'Algérie des petites gens de manière extrêmement respectueuse.
Marie Gautheron, commissaire scientifique de l'expositionDénoncer les ravages de la colonisation
Témoin de la conquête de l’Algérie et de l’histoire coloniale, Guillaumet a consacré la totalité de son œuvre à ce pays du Maghreb, dans lequel il séjourne longuement, parcourant d’un bout à l’autre le territoire militaire. Dans "La Famine", œuvre prêtée par le musée Cirta de Constantine et récemment restaurée, il dénonce une situation dramatique, qui décime le pays entre 1866 et 1868. Un tiers environ de la population algérienne périt alors, touchée par les épidémies et la famine.L'exposition "L'Algérie de Gustave Guillaumet" est à découvrir au Musée des Beaux-Arts de Limoges jusqu'au 4 février 2019.
"Cette œuvre picturale est un tableau d'histoire", témoigne Marie Gautheron, commissaire scientifique de l'exposition. "Elle nous raconte ce qui s'est réellement passé." En métropole, les pouvoirs publics et l’opinion sont alertés par ce fléau qui n’est pas seulement imputable à la sécheresse, mais aussi à l’extrême paupérisation des populations rurales algériennes dont les terres sont confisquées.
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