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L'exposition "Joan Miró, la réalité absolue" au Musée Guggenheim de Bilbao tente de percer le mystère de l'artiste catalan

Visite guidée de cette exposition présentée jusqu'au 26 mai à Bilbao (Espagne), en compagnie de son commissaire.
Article rédigé par Anne Elizabeth Philibert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une toile de Miro au Musée Guggenheim de Bilbao (France 3)

Quarante ans après sa disparition, l'art de Joan Miró n'a rien perdu de sa séduction énigmatique. L'œuvre de l'artiste catalan est toujours autant admirée car son langage pictural a marqué l'Histoire de l'art. Le musée Guggenheim de Bilbao se penche sur une période décisive de Joan Miró qui débute avec son premier voyage à Paris dans les années 20. Il est alors âgé de 27 ans quand il abandonne le réalisme pour l'imaginaire. Joan Miró délaisse portraits et paysages pour développer son propre langage avec des formes flottantes et énigmatiques. "Miró n'essaye pas de copier la réalité, il ne peint pas un homme réel, une femme ou un oiseau réel mais plutôt l'idée d'une femme, d'un homme, d'un oiseau ou d'une étoile. Je crois que c'est ça le sommet de son langage", explique le commissaire de l'exposition Enrique Juncosa.

L'exposition Miro au Guggenheim de Bilbao
L'exposition Miro au Guggenheim de Bilbao L'exposition Miro au Guggenheim de Bilbao (France 3 Aquitaine E. Clerc / E. Galerne / R. Violet)

L'exposition retrace la trajectoire d'un esprit génial

C'est donc dans la Ville Lumière que les frontières du nouvel univers de Miró se dessineront entre 1920 et 1945. Pendant son séjour parisien, le peintre rencontre les grands poètes de son temps comme Aragon ou André Breton qui font évoluer son art vers un monde onirique. La Sauterelle qu'il peint en 1925 sera parmi les premières toiles qui marqueront un tournant dans sa production. Le mysticisme, les visions, les rêves fascinaient Miró qui s'intéressait également à la spiritualité. "Ici, toutes les toiles ont le mot nuit dans leur titre mais elles sont blanches, ce qui paraît contradictoire. Je crois qu'il fait allusion à la lumière nocturne, une autre sorte de lumière, une lumière spirituelle", poursuit le commissaire de l'exposition. Les mondes intérieurs et extérieurs ne forment plus qu'une seule réalité absolue. L'exposition Joan Miró, la réalité absolue explore donc la période clé de son parcours marqué par un bouillonnement constant d'idées, allant du réalisme magique initial à un vocabulaire personnel de signes en constellation ou flottants, sur un fond ambigu.

Dans les années 1940, les envoûtantes Constellations de ses ciels étoilés illustrent l'apogée de sa carrière. Ces œuvres marquent un tournant décisif dans la façon dont Miró maîtrise son écriture avec le sentiment d'avoir atteint un très haut degré de poésie. C'est après sa période parisienne, vers 1947, que Joan Miró commença à être connu dans le monde des arts.

"Joan Miró. La réalité absolue. Paris, 1920–1945" au Musée Guggenheim, Bilbao jusqu'au 28 mai 2023

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