"La Coiffeuse" de Picasso de retour à Beaubourg après une longue disparition
Estimé à 15 millions de dollars, ce petit tableau de 33 cm sur 46 cm peint par Picasso en 1911 a été intercepté en décembre 2014 par les douanes américaines à Newark, près de New York.
Ce chef d'oeuvre du cubisme analytique venait de traverser l'Atlantique dissimulé dans un colis portant l'inscription "Art Craft/30 € /Joyeux Noël".
Le Centre Pompidou n'avait plus de nouvelles de lui depuis décembre 2000 lorsque sa disparition des collections avait été constatée à la suite d'une demande de prêt.
La dernière apparition en public de "La Coiffeuse" remontait, trois ans plus tôt, à l'exposition "Picasso und seine Sammlung", à la Kunsthalle der Hypo-Kulturstiftung de Münich.
La toile est détériorée
L'interception du tableau à Newark est due à la vigilance des douaniers américains. Ils ont été surpris de constater que le prix du supposé cadeau de Noël était moitié moins cher que le coût d'envoi du paquet.En outre, le colis Fedex, posté en Belgique le 17 décembre 2014, était à destination d'un entrepôt de stockage climatisé dans le Queens, une destination étrange pour une pièce d'artisanat de 30 euros.
Quant à la façon dont le tableau a disparu des collections et au responsable de ce tour de passe-passe, cela reste à ce jour un mystère. Aucune interpellation n'a été effectuée.
Selon le président du Centre Pompidou, Serge Lasvignes, la toile a été "détériorée par le vol, les mauvaises conditions de conservation qu'elle a subies et les aléas rocambolesques de son expédition outre-Atlantique" et "doit faire désormais l'objet d'une soigneuse campagne de restauration".
Un exemple du cubisme analytique
"Le rentoilage a souffert" et il faut "combler les espaces où la matière picturale a disparu", a expliqué Véronique Sorano-Stedman, chef du service restauration du Centre Pompidou.Exemple du cubisme analytique, qui vise à reproduire un sujet à l'aide de formes géométriques simples, "La Coiffeuse" avait appartenu dans les années 1940 au célèbre marchand Ambroise Vollard.
Elle est entrée en 1967 dans les collections du Musée d'art moderne au sein du legs de Georges Salles.
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