La ministre de la Culture Rachida Dati intervient pour conserver en France un cycle de peintures décoratives d'Édouard Vuillard
Rachida Dati est intervenue pour empêcher la sortie du territoire d'une suite de six dessus-de-porte peints en 1892 par Édouard Vuillard, afin d'empêcher leur vente à l'étranger et de les conserver dans les collections nationales, a annoncé jeudi 17 octobre le ministère de la Culture.
"La ministre a considéré que ce véritable manifeste Nabi [mouvement artistique postimpressionniste d'avant-garde] justifiait le recours à la procédure exceptionnelle du refus de certificat [d'exportation]", souligne le communiqué du ministère.
Un délai de 30 mois s'ouvre à compter de cette décision. La ministre de la Culture "forme le vœu que le dispositif fiscal favorisant les acquisitions de trésors nationaux offre l'opportunité prochaine [durant ce délai] d'enrichir les collections nationales conservées au musée d'Orsay d'un tel cycle décoratif de Vuillard demeuré complet et toujours en mains privées".
"Intérêt patrimonial majeur"
Chefs-d'œuvre de Vuillard, les panneaux Desmarais, du nom des commanditaires, restés en France jusqu'à ce jour, "forment un ensemble d'un intérêt patrimonial majeur". "Leur complémentarité, poursuit le communiqué, est évidente avec les œuvres de Vuillard et de ses confrères Nabis conservées au musée d'Orsay, qui est désormais la collection de référence mondiale pour l'étude de ce mouvement à la charnière du XIXe et du XXe siècle, notamment pour Vuillard et Bonnard".
La décision de la ministre de la Culture fait suite à celles du musée d'Orsay "qui a proposé l'interdiction de sortie du territoire pour cet exemple sans équivalent de l'art de Vuillard décorateur" et de la Commission consultative des trésors nationaux. Cette dernière a souhaité également, de façon unanime, qu'il soit classé comme tel. Les panneaux Desmarais constituent la toute première commande reçue par le peintre Édouard Vuillard, alors âgé de 23 ans, et son premier cycle de peintures décoratives.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.