La National Gallery de Londres expose un triptyque de Van Gogh aux "Tournesols", tel qu'il l'avait imaginé
La National Gallery de Londres consacre à partir du 14 septembre une grande rétrospective à Vincent van Gogh, exposant notamment trois des œuvres majeures du peintre néerlandais, pensées comme un triptyque mais jamais montrées ensemble.
Intitulée Van Gogh : Poets and Lovers (Van Gogh : poètes et amants), l'exposition s'intéresse à la production du peintre post-impressionniste durant les deux années - entre février 1888 et mai 1890 - qu'il a passées dans le sud de la France, à Arles et Saint-Rémy-de-Provence.
Elle rassemble une cinquantaine de toiles et de dessins, qui témoignent du talent de Van Gogh pour susciter des émotions grâce à son subtil et intense jeu de couleurs. Beaucoup sont des chefs-d’œuvre déjà très connus, comme La Nuit étoilée, mais certains n'avaient jamais quitté leurs collections privées ou musées d'origine.
Les trois tableaux enfin réunis
Dans une des salles aux murs jaunes sont notamment exposés trois tableaux : deux Tournesols, l'un appartenant à la National Gallery depuis 1924, et l'autre spécialement prêté par le musée de Washington, qui entourent La Berceuse, une peinture représentant une femme assise sur un fauteuil.
"Au début de 1889, il avait déjà réalisé cinq ou six de ses peintures (représentant des tournesols) dans son studio, et il s'est demandé comment il voulait les montrer (...). Et il a eu cette formidable idée", souligne Christopher Riopelle, co-commissaire de l'exposition. Il ajoute que l'intention du peintre était de créer un décor "qui serait quelque chose de réconfortant", comme il l'a expliqué dans une de ses nombreuses lettres adressées à son frère Theo.
C'est la première fois que les œuvres sont ainsi exposées ensemble, respectant à la lettre le projet de Van Gogh.
Paysages du sud de la France
L'exposition "met en valeur à quel point Van Gogh a utilisé des thèmes" récurrents dans son œuvre, comme le paysan, le poète, ou l'Arlésienne, avec la volonté d'imaginer des "archétypes", explique Cornelia Homburg, co-commissaire. Pour le peintre, "c'était sa chance de laisser sa marque", ajoute-t-elle, insistant sur le fait que l'exposition s'attache à "respecter l'ambition artistique" de Van Gogh.
La nature et les paysages du sud de la France sont au cœur des œuvres et sources de multiples variations. En témoigne une série sur les oliviers, une autre sur les montagnes autour de Saint-Rémy-de-Provence, ou des jardins d'une institution psychiatrique de cette même ville, où Vincent van Gogh a séjourné plusieurs mois.
"Il n'était pas seulement cette personne tourmentée et qui souffrait. C'était quelqu'un de profondément attaché à la beauté de la nature, à ses amis et à sa famille, et profondément attaché à réussir une carrière d'artiste d'avant-garde", insiste Christopher Riopelle.
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