"La peinture en apnée" : hommage aux artistes de l'école des Beaux-Arts de Dijon

L’Ecole des Beaux-Arts de Dijon a décidé de rendre hommage à ses élèves en exposant leurs peintures. A travers « La peinture en apnée », ce sont toutes les techniques des années 80 à nos jours que les visiteurs sont invités à contempler. Le nom de l’exposition n’est pas dû au hasard. Les commissaires d’exposition y voient une visite hors du temps où le spectateur est amené à reconsidérer ce qu’il croyait savoir sur la peinture et ce qu’il pensait connaître de ses propres goûts.

Reportage : France 3 Bourgogne - M. Picoche / M. Robert / S. Verrier / L. Crotet-Beudet

Le terme d’apnée n’est pas une invitation à retenir sa respiration, mais bien plus à se laisser couper le souffle par l’agencement des œuvres rassemblées. Jeux de matières, de luminosité ou de contraste, les styles se confrontent et se complètent. C’est toute la richesse des profils qui se sont succédé aux Beaux-Arts de Dijon qui sont mis à l’honneur pour cette exposition hors du temps. Astrid Handa-Gagnard est directrice du FRAC Bourgogne. Elle revient sur l’importance de cette exposition : "On avait envie de s’interroger sur ce que peut la peinture aujourd’hui, ce qu’elle dit aujourd’hui et il y avait ce souhait d’affirmer et de porter la reconnaissance de la scène picturale dijonnaise."

Ce sont vingt-cinq artistes dijonnais qui sont exposés aux Bains du Nord. Tous ont choisi la peinture comme vecteur de leurs émotions. Si les arts numériques se sont largement répandu au cours des dernières années, il n’en reste pas moins que la peinture a connu un véritable renouveau grâce à des artistes contemporains qui exploitent et réinventent les multiples techniques de la peinture.

Professeur à l’ENSA Dijon, Bruno Rousselet revient sur ce phénomène de réappropriation des codes de la peinture : "Je pense aussi qu’il y avait une fascination pour tous les nouveaux médias, et un amour des câbles et des connexions et tout ça. Et que là les choses changent, bougent et qu’il n’y a plus cette nouveauté finalement. La peinture permet de travailler avec des moyens techniques très simples : un peu de peinture, un peu de toile, on n’a pas besoin d’électricité pour peindre, on est relativement autonome."

La matière se décline et les possibilités se multiplient au fil de la créativité des artistes. Astrid Handa-Gagnard insiste sur l’importance de mettre à l’honneur les artistes dijonnais : "C’est une scène qui a le droit aux plus grandes ambitions avec des générations d’artistes très différents, très novateurs, très engagés qu’on souhaitait réunir." Une exposition immersive à découvrir jusqu’au 30 juillet aux Bains du Nord de Dijon.