"Le Cri" de Munch s'expose derrière une vitre blindée, à la Fondation Vuitton
La nouvelle exposition de la Fondation Vuitton "Les Clés de la Passion" présente une sélection restreinte «d’oeuvres majeures, fondatrices de la modernité, qui ont contribué à changer le cours de l’histoire de l’art du XXe siècle".
Elle bénéficie de prêts exceptionnels des plus grandes institutions et de collections privées. Pour la première fois le Musée Munch d'Oslo a laissé sortir "Le Cri" sous très haute protection. Il faut dire que la version prêtée au musée de Paris est la plus connue du peintre, celle qui fut volée en 2004.
Reportage : Marie Berrurier, Mathieux Hauville, Noé Salem
Peint en 1893 par Edvard Munch, "Le cri" est aujourd'hui l'un des tableaux les plus connus du monde. Cette oeuvre du peintre est considérée comme la plus importante de la carrière de l'artiste. "C'est l'icône universelle de l'anxiété de chacun. L'homme universel se retrouve dans cette angoisse, cette terreur absolue", explique Suzanne Pagé, l'organisatrice de l'exposition. Voici ce qu'écrivait le peintre en évoquant son oeuvre dans son journal le 22 janvier 1892 : "Je me promenais sur un sentier avec deux amis — le soleil se couchait — tout d'un coup le ciel devint rouge sang je m'arrêtai, fatigué, et m'appuyai sur une clôture — il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir de la ville — mes amis continuèrent, et j'y restai, tremblant d'anxiété — je sentais un cri infini qui se passait à travers l'univers et qui déchirait la nature."
Quatre versions d'une icône universelle
Munch a peint quatre versions très semblables de son chef d'oeuvre, et depuis 122 ans, "Le cri" a été plusieurs fois décliné, détourné et parodié. Celle exposée à Paris est la première version réalisée par le peintre, sans doute la plus fascinante et la plus précieuse : "Il a réussi avant l'ère pop à créer une icône pop et populaire", analyse la critique d'art Judith Benhamou-Huet. "Le cri" s'envole et se vole
A deux reprises, en 1994 et 2004, des malfaiteurs ont réussi à dérober le chef d'oeuvre de Munch au musée d'Oslo. Le tableau a été heureusement retrouvé, mais très détérioré, le cadre arraché. Depuis, le musée Munch ne l'avait jamais prêté. "Il a été fragilisé et attaqué par les vers et restauré, c'est une oeuvre hyper fragile", détaille une conservatrice d'art.
Il y a quelques années, à New York, l'une des quatre versions du "Cri" s'est vendue aux enchères 119 millions de dollars.
-> A lire également sur le blog de Thierry Hay une déclinaison de plusieurs Cris
Le tableau d'Edvard Munch est présenté dans le cadre de la nouvelle exposition de la Fondation Vuitton "Les Clés de la Passion" aux côtés d'un choix restreint d’œuvres Mondrian, Malevitch, Rothko, Delaunay, Léger, Picabia, Munch, Dix, Giacometti, Matisse, ou encore Kupka et Severini.
"Les clés de la passion" à la Fondation Vuitton
Du 1er avril au 6 juillet 2015
8, avenue du Mahatma Gandhi,
Bois de Boulogne,
75116 Paris
Horaires d’ouverture
(hors vacances scolaires):
Le lundi, mercredi et jeudi
de 11 h à 20 h, nocturne
le vendredi jusqu’à 23 h.
Le samedi et le dimanche
de 11 h à 20 h.
Fermeture le mardi.
Tarif plein: 14 euros
Tarifs réduits: 10 et 5 euros
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