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Le Louvre va restaurer la "Bethsabée au bain" de Rembrandt
Le Louvre lance la restauration de la "Bethsabée au bain" de Rembrandt, un chef-d'oeuvre qui a perdu en "lisibilité", en raison du vieillissement des vernis, a annoncé le musée.
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"Bethsabée au bain tenant la lettre du roi David", entrée dans les collections du Louvre en 1869 grâce à un legs, a quitté les cimaises du musée pour l'atelier de restauration du Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF), dans le Palais du Louvre.
"J'ai décidé de lancer la restauration de ce tableau car l'oxydation des vernis et leur irrégularité est devenue telle que l'on éprouve de vraies difficultés de lecture de cette oeuvre", explique à l'AFP Vincent Pomarède, directeur du département des peintures du Louvre, devant cette oeuvre magnifique et troublante, présentée sur un chevalet dans l'atelier.
"Avec les années, les sombres se sont assombris et de ce fait, nous avons vraiment des problèmes de compréhension du tableau", ajoute Vincent Pomarède. Les teintes ont jauni. L'idée est d'amincir les couches de vernis, en ôtant les plus récentes qui datent du XIXe et du XXe siècle, précise-t-il. L'opération a été confiée à la restauratrice Regina Moreira. Elle commencera en février et se poursuivra toute l'année. Elle sera suivie par une commission d'experts français et étrangers.
Le "côté tacheté" de la peau de Bethsabée, lié à la détérioration des vernis, va disparaître, précise Pierre Curie, conservateur en chef du
L'oeuvre évoque une épisode de la Bible. Le roi David ayant aperçu Bethsabée au bain tombe sous son charme et l'envoie quérir par une missive. "D'habitude, les peintres présentaient la jeune femme comme une séductrice. Mais là, Rembrandt a choisi de montrer une Bethsabée mélancolique, qui a compris qu'elle ne pourra se soustraire à l'injonction royale et qui envisage toutes les conséquences tragiques de cet abus de pouvoir", considère Blaise Ducos. "Cela montre la profonde humanité de l'artiste."
L'opération est réalisée grâce au mécénat du fonds de dotation Terre de cultures.
Les Rembrandt du Louvre vieillissaient mal
"J'ai décidé de lancer la restauration de ce tableau car l'oxydation des vernis et leur irrégularité est devenue telle que l'on éprouve de vraies difficultés de lecture de cette oeuvre", explique à l'AFP Vincent Pomarède, directeur du département des peintures du Louvre, devant cette oeuvre magnifique et troublante, présentée sur un chevalet dans l'atelier.
"Avec les années, les sombres se sont assombris et de ce fait, nous avons vraiment des problèmes de compréhension du tableau", ajoute Vincent Pomarède. Les teintes ont jauni. L'idée est d'amincir les couches de vernis, en ôtant les plus récentes qui datent du XIXe et du XXe siècle, précise-t-il. L'opération a été confiée à la restauratrice Regina Moreira. Elle commencera en février et se poursuivra toute l'année. Elle sera suivie par une commission d'experts français et étrangers.
Le "côté tacheté" de la peau de Bethsabée, lié à la détérioration des vernis, va disparaître, précise Pierre Curie, conservateur en chef du
patrimoine, en charge de la filière peinture au département restauration du C2RMF. La belle sera "beaucoup plus ivoirine, plus froide". "On va retrouver ces constrastes que Rembrandt aime bien, les touches de rouge audacieuses en divers endroits du tableau seront plus visibles (...) On comprendra mieux le tableau. On s'attend à trouver des architectures dans le fond, qui permettront de mieux saisir où se trouve Bethsabée."
Bethsabée, le plus célèbre Rembrandt du Louvre, et son plus fameux nu
Le tableau, peint par Rembrandt dans sa maturité, en 1654, est la plus connue des peintures de l'artiste conservées au Louvre. "Nous sommes face au plus grand nu féminin de Rembrandt qui nous soit parvenu", le seul qui lui soit comparable, la "Danaé" de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg ayant été vandalisée irrémédiablement, déclare Blaise Ducos, conservateur au département des peintures du Louvre.Bethsabée, le plus célèbre Rembrandt du Louvre, et son plus fameux nu
L'oeuvre évoque une épisode de la Bible. Le roi David ayant aperçu Bethsabée au bain tombe sous son charme et l'envoie quérir par une missive. "D'habitude, les peintres présentaient la jeune femme comme une séductrice. Mais là, Rembrandt a choisi de montrer une Bethsabée mélancolique, qui a compris qu'elle ne pourra se soustraire à l'injonction royale et qui envisage toutes les conséquences tragiques de cet abus de pouvoir", considère Blaise Ducos. "Cela montre la profonde humanité de l'artiste."
L'opération est réalisée grâce au mécénat du fonds de dotation Terre de cultures.
Les Rembrandt du Louvre vieillissaient mal
Lors des Journées d'étude sur Rembrandt (1606-1669) organisées par le musée en 2006, l'ensemble des spécialistes avaient estimé que les oeuvres de l'artiste conservées au Louvre "étaient devenues très jaunes, très assombries", rappelle Vincent Pomarède. "A l'époque j'avais dit qu'il fallait prendre son temps."
En 2010, le Louvre a commencé par restaurer un tableau de Rembrandt de petite taille, "les Pélerins d'Emmaüs". "Cela nous a beaucoup appris (...) Désormais, tous les grands musées ont restauré ou finissent de restaurer leur collection de Rembrandt. Nous sommes les derniers."
"L'école française de restauration accepte la blondeur d'un tableau mais jusqu'à un certain seuil. Il faut pouvoir lire et comprendre l'oeuvre", plaide encore Vincent Pomarède, cité par l'AFP. Il n'exclut pas que son choix de restaurer ce chef-d'oeuvre soit critiqué. "Nous ne sommes pas du tout dans une démarche jusqu'au-boutiste", souligne-t-il.
En 2010, le Louvre a commencé par restaurer un tableau de Rembrandt de petite taille, "les Pélerins d'Emmaüs". "Cela nous a beaucoup appris (...) Désormais, tous les grands musées ont restauré ou finissent de restaurer leur collection de Rembrandt. Nous sommes les derniers."
"L'école française de restauration accepte la blondeur d'un tableau mais jusqu'à un certain seuil. Il faut pouvoir lire et comprendre l'oeuvre", plaide encore Vincent Pomarède, cité par l'AFP. Il n'exclut pas que son choix de restaurer ce chef-d'oeuvre soit critiqué. "Nous ne sommes pas du tout dans une démarche jusqu'au-boutiste", souligne-t-il.
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