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Le Musée Cernuschi invite à un voyage dans le Japon du XIXe en 69 étapes et 150 estampes

Empruntée au XIXe siècle par les seigneurs et les marchands, la route du Kisokaido était, avec ses cols escarpés, une des plus spectaculaires du Japon. Pour sa première exposition après rénovation, le Musée Cernuschi raconte ce long voyage en 150 superbes estampes.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Keisa Eisen (1790-1848). Le relais de la route du Kisoji. Relais N°41 : Vue du pont de la rivière Inagawa. 1835-1838. Xylogravure polychrome. (FUNDAJCA JERZEGO LESKOWICZA - AVEC L'AIMABLE AUTORISATION DU MUSEE CERNUSCHI)

Pour sa réouverture après neuf mois de rénovation, le Musée Cernuschi à Paris propose un récit de voyage illustré dans le Japon du XIXe siècle, à la fin de l'ère Edo: une exposition en 150 estampes pleines de savoureux détails, alliant fraîcheur, romanesque, truculence et fantaisie.

Voyage sur la route du Kisokaido. De Hiroshige à Kuniyoshi, à voir jusqu'au 17 janvier, invite à parcourir l'une des routes les plus spectaculaires du Japon, qu'empruntaient seigneurs, marchands et aussi ceux qui étaient les premiers "touristes" autochtones, avant que le Japon ne s'ouvre, sous l'ère Meiji.

Un voyage sur 500 km en 69 étapes

Le Kisokaido reliait sur plus de 500 km Edo (l'actuelle Tokyo), où le shogun (général) avait sa résidence, à Kyoto, siège de l'empereur. Jalonnée de soixante-neuf étapes, elle traversait l'intérieur montagneux, avec plusieurs cols escarpés.

La première partie du parcours montre une série d'estampes de Eisen (1790-1848) et Hiroshige (1797-1858), réalisées entre 1835 et 1838, provenant de la collection de Georges Leskowicz. Avec leurs bokashi (dégradés de couleur), elles forment un récit poétique et vivant, qui raconte les étapes d'un long voyage, avec la pluie, le soleil, la nuit, la fatigue et la neige...

Hutagawa Hiroshige (1797-1858). Les 69 relais de la route du Kisokaido. Relais N°32 : Seba. 1835-1838. Xylogravure polychrome. (FUNDACJA JERZEGO LESKOWICZA (AVEC L'AIMABLE AUTORISATION DU MUSEE CERNUSCHI))

Ces dessins étaient alors "un art populaire"

L'autre partie de l'exposition est consacrée à Kuniyoshi (1797-1861), avec une série d'estampes ayant appartenu au collectionneur Henri Cernuschi (1821-1896), dévoilées pour la première fois. Chacune, avec souvent un personnage en son centre, raconte une histoire romanesque que les Japonais d'alors saisissaient de suite, telle une fable.

Comme l'explique Manuela Moscatiello, responsable des collections japonaises du musée, "il y avait un rapprochement entre écriture et image, et plein de livres étaient illustrés. L'engouement du public allait à des histoires qui amusaient, qui faisaient partie de la vie de tous les jours".

C'était "un art populaire", insiste-t-elle, comme l'était le théâtre. "Les dessins n'étaient pas perçus comme oeuvres d'art, c'était des feuilles qui coûtaient très peu cher et dont les tirages étaient élevés. C'est au moment où l'Occident a commencé à les considérer comme des oeuvres d'art que les Japonais aussi les ont évalués autrement", souligne-t-elle.

Voyage sur la route du Kisokaido. De Hiroshige à Kuniyoshi
jusqu'au 17 janvier 2021

Musée Cernuschi7 avenue Vélasquez 75008 Paris 
Du mardi au dimanche de 10h à 18h

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