Le musée Picasso propose une exposition dédiée aux images qui ont inspiré l'artiste espagnol
Quelles sont les images qui ont nourri Picasso ? Comment les a-t-il utilisées dans son œuvre ? C'est ce qu'explore à partir de mardi 11 juin une exposition intitulée Picasso iconophage au musée parisien dédié à l'artiste. L'établissement lance par ailleurs un portail numérique, première étape d'un centre d'études dédié à l'icône de la peinture, né en 1881 à Malaga (Espagne), et dont la France a été la patrie d'élection.
A travers 87 œuvres dont 55 de l'artiste, l'exposition "analyse la modernité de sa conception de l'image en explorant les sources artistiques et extra-artistiques de son œuvre et leurs modes d'appropriation", explique à l'AFP Cécile Godefroy, responsable du futur centre d'études Picasso et commissaire avec Anne Monfort-Tanguy.
"Picasso va grandir au travers d'un flot d'images nouvelles et d'œuvres qu'il va voir en direct dans tous les musées parisiens", même si avant ce déferlement d'images déjà, "il défie tous les académismes", souligne-t-elle.
L'exposition est conçue en quatre parties consacrées aux figures du héros et aux maîtres anciens, au voyeur et au nu, au minotaure et au mousquetaire. Elle montre la diversité des sources, avec des prêts très prestigieux de tableaux de Poussin, Rembrandt, David, Delacroix, Goya ou Matisse.
Elle donne aussi à voir un "amoncellement" qui constitue le "répertoire iconographique de Picasso, symptomatique d'une nouvelle façon de penser l'image, affranchie du champ artistique et du temps historique, précurseur de la mosaïque visuelle actuelle sur les réseaux sociaux", estime la commissaire.
Le portail numérique déjà accessible sera enrichi
Par ailleurs, le futur centre d'études consacré à Picasso sera inauguré dans un hôtel particulier situé près du musée "d'ici la fin de l'année, probablement à l'automne", selon Cécile Debray, à la tête du musée national parisien. Objectif : "favoriser les échanges entre chercheurs" et accueillir des artistes en résidence.
Son portail numérique, lancé lundi, représente "un point d'accès à l'ensemble des collections du musée – œuvres, archives, photographies, documentation, bibliothèque – ainsi qu'à des contenus éditoriaux inédits" comme des notices rédactionnelles, podcasts ou interviews, détaille-t-elle.
Il permettra au public de consulter, au fil des opérations de numérisation et de libération des droits, les images et descriptions des archives de l'artiste restées jusqu'à ce jour méconnues et peu accessibles. Notamment 19 000 photographies et, d'ici quelques années, plus de 200 000 pièces d'archives privées, issues des ateliers de l'artiste et confiées à l'État par la famille depuis 1992, qui ont fait la renommée mondiale du musée parisien.
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