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Le Radeau de la Méduse, l’histoire d’une humanité à venir

Les salles du Louvre sont peuplées de fantômes. Les historiens en font leur miel. Et plus une toile est célèbre, plus elle semble receler de vérités cachées. Exemple avec "Le Radeau de la Méduse" de Théodore Géricault, présenté au Salon de 1819.
Article rédigé par franceinfo - Christian Tortel
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Détail du "radeau de la Méduse"
 (FranceÔ / culturebox / capture d'écran)

Ce jour-là, l’historien américain Marcus Rediker est venu expliquer le contexte d’une époque, 1816, et de ce qui est en jeu dans "Le Radeau de la Méduse". Selon lui, cette œuvre visionnaire préfigure l’abolition de l’esclavage, en 1848.
Sur le plan historique, Louis XVIII est de retour sur le trône pour la Seconde Restauration. Les Britanniques rendent le Sénégal à la France par le traité de Paris. La Méduse fait le voyage pour entériner cette restitution. Son naufrage sur les côtes africaines fait coexister "toute une humanité".

Reportage : Christian Tortel, Denis Rousseau-Kaplan, Daniel Quellier. Montage : Fred Martinvalet. Mixage : Bruno Haetjens.


« L’esclave au Louvre : une humanité invisible », joli titre pour un cycle de rencontres dans l’un plus célèbre musée du monde. Quand les écoles d’art enseignent l’esthétique d’un tableau parmi les plus connus du romantisme, l’historien américain Marcus Rediker  s'intéresse aux destinées individuelles des marins.
 
Nous sommes au musée du Louvre, salle Denon avec ses toiles monumentales et ses foules de curieux venus du monde entier. Des peintures et des toiles emblématiques, telle La liberté guidant le peuple, de Delacroix.Tout près, le Radeau de la Méduse, de Théodore Géricault.
Françoise Vergès, politologue, ancienne présidente du Comité pour la mémoire de l'esclavage, a invité Marcus Rediker dans le cadre des présentations "L’esclave au Louvre : une humanité invisible". 

Ce qui est dépeint ici est une multitude humaine multi-ethnique. Ils sont Africains, ils sont du Moyen-Orient, ils sont Européens, ils sont ce qu’on appelle aux Etats-Unis "une mosaïque humaine", c’est une réalité fondamentale de la vie sur mer directement reliée à l’aventure impériale du Radeau de la Méduse.

Marcus Rediker
En 1816, la frégate Méduse s’échoue au large de l’actuelle Mauritanie. Certains naufragés ont droit à des chaloupes, d’autres doivent se contenter d’un radeau de fortune, morts et vivants ensemble.
Les écoles d’art enseignent à leurs étudiants l’esthétique du tableau, l’un des plus connus de la période romantique.
Aujourd’hui la démarche est de proposer une autre lecture pour faire apparaître une humanité invisible, pourtant omniprésente, celle de l’esclave.

"Géricault a inclus trois, peut-être quatre et sans doute cinq Africains à bord du radeau dans le but d’insister sur le lien historique entre l’esclavage et le colonialisme"



L’objectif est réussi : savoir lire une toile majeure, c’est transformer des personnages laissés dans l’ombre de la mémoire en acteurs reconnus de l’histoire.
 

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