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Les énigmes de Magritte au Centre Pompidou

Le centre Pompidou accueille jusqu'au 23 janvier 2017 une grande exposition consacrée à René Magritte. Intitulée "Magritte. La trahison des images", la déambulation embarque le visiteur dans l'univers étonnant du peintre surréaliste belge. Décryptage d'une oeuvre singulière qui a marqué le monde artistique bien au-delà de son époque.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
"René Magritte. La trahison des images", exposition au Centre Pompidou de Paris jusqu'au 23 janvier 2017
 (Â MaxPPP / Annie Viannet/MAXP)

Le Centre Pompidou consacre à partir du mercredi 21 septembre 2016 une grande exposition aux oeuvres de Magritte avec une centaine de tableaux du peintre surréaliste. 

Ce nouvel événement artistique, placé sous le commissariat de Didier Ottinger, propose un parcours autours des principales "figures" de l'artiste belge : le feu, l’ombre, les rideaux, les mots et le corps fractionné.

Reportage : N. Lemarignier /  C. Comery / K. Annette 

L'imaginaire énigmatique

Magritte est un peintre qui joue avec les apparences. Ses tableaux de la première moitié du 20e siècle intriguent encore aujourd'hui. L’artiste a marqué l'histoire de la peinture. Ses tableaux ressemblent à des énigmes. Le peintre interpelle le spectateur. L'exemple le plus célèbre est le tableau d'une pipe. Le spectateur voit une pipe, mais "Ceci n'est pas une pipe" mais la représentation d'une pipe. Magritte manipule la réalité.

"Moi, peintre, je crois que je ne peux représenter que l'apparence

"Ceci n'est pas une pipe"
 (GINIES/SIPA)

des choses, ce qui est visible"

René Magritte - 5 février 1967  
 

Que trouve-t-on derrière le miroir de Magritte ? 

Magritte est un surréaliste, il veut mettre en avant l'image, le rêve et la pensée humaine. En 1936, René Magritte peint un autoportrait. En regardant un oeuf, Magritte peint l'oiseau qui en sortira. Une oeuvre qui s'appellera "La Clairvoyance". 

  (France 2 / Culturebox capture d'écran)


Une pipe, un chapeau, les objets qui figurent dans les oeuvres de Magritte ne sont pas choisis au hasard. "Il veut qu'elles soient accessibles et lisibles pour tout le monde, d'où le choix d'objets qui, à l'époque, appartiennent à l'univers le plus banal, le plus quotidien", analyse Didier Ottinger, commissaire de l'exposition. 

Calibrage impeccable

Les oeuvres de René Magritte sont à l'image de l'homme : elles sont techniquement parfaites au point d'en être presque lisses et froides. Peu d'émotion s'en dégage et pourtant, elles sont une porte ouverte sur le rêve et l'imaginaire. Magritte, l'homme, était ainsi : toujours tiré à quatre épingles, l'air sage et tranquille il laissait difficilement déborder son univers intérieur.
Variante de la tristesse, 1957. Huile sur toile. Kerry Stokes Collection, Perth. 
 (GINIES/SIPA)

Une collection foisonnante

Un certain nombre de détails de la vie de Magritte illustrent ce contraste entre l'intime et la création : une production foisonnante - plus d'un millier de tableaux - réalisée non pas dans un atelier au décor bohème mais dans le dressing de sa maison de Bruxelles, avec un chevalet et quelques pinceaux.

De la même façon, le peintre vécut dans une époque agitée au niveau artistique avec l'avènement du surréalisme et du dadaïsme. Il semble les avoir côtoyés en toute sérénité.

Magritte était en fait un solitaire qui voulait offrir au spectateur "une nouvelle vision afin qu'il retrouve son isolement et entende le silence du monde".

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