Cet article date de plus de huit ans.

Les secrets du plafond Chagall à l'Opéra Garnier

Que serait l’Opéra Garnier à Paris sans le plafond de la grande salle, une toile monumentale de 220 m² signée Marc Chagall ? Voulue par André Malraux, cette réalisation fut pourtant très décriée quand Chagall la dévoila, le 23 septembre 1964. Lumineuse, colorée, elle traduit tout l’amour du peintre pour la musique et pour la vie. Une oeuvre que décrypte pour nous "L'oeil du 20H" de France 2.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le plafond de l'Opéra Granier par Chagall, une oeuvre monumentale de 220 m2 inaugurée en septembre 1964
 (France 2 Culturebox (capture vidéo))

L’histoire raconte que c’est en prenant conscience du caractère un peu triste de la salle de l’Opéra Garnier qu’André Malraux décide de faire appel à un artiste contemporain pour imaginer un nouveau plafond. Le ministre de la Culture étant un grand admirateur et un ami de Chagall, il fait appel au peintre qui à cette époque travaille sur les vitraux d’une synagogue à Jérusalem. Il avait par ailleurs déjà travaillé pour le monde de l’opéra et du ballet  avec la création des décors et costumes de "L’Oiseau de Feu", "Daphnis et Chloé" ou encore "La Flûte enchantée".

Marc Chagall et André Malraux à l'Opéra de Paris pour l'inauguration du plafond peint par Chagall
 (BERNARD ALLEMANE / INA)

Tout l'univers de Chagall

Réalisé en un an, ce plafond rassemble tout ce qui "fait" Chagall : couleurs, foisonnements de personnages ailés, de fleurs, d’instruments de musique... Et dans la foule de détails, on peut même trouver le peintre lui-même mais aussi André Malraux qui apparaît dans le panneau dédiée à "Pelléas et Mélisande" de Debussy. La fresque rend en effet hommage à quatorze compositeurs et à leurs œuvres. Son décryptage avec "L’œil du 20h" de France 2.

Reportage : V. Gaget / G. Michel / J-M. Lequertier / S. Le Guel / M. Laporte 
Qu’y avait-il avant sur ce plafond de l’Opéra Garnier ? Une œuvre plus classique signée de Jules-Eugène Lenepveu (1819-1898), grand prix de Rome, réalisée en 1872 et intitulée "Les muses et les heures du jour et de la nuit". Ce plafond d’origine n’a pas été détruit car l’œuvre de Chagall a été superposée par-dessus grâce à 24 panneaux de résine de polyester démontables.

Un an de travail avec trois assistants

Pour concevoir ce plafond, Chagall réalise une cinquantaine d’esquisses, dans des techniques variées (crayon, encre, gouache, feutre, collages) et deux maquettes finales dont une servira à réaliser la toile finale (une maquette d'un mètre carré et demi qui a ensuite été agrandie à sa taille finale de 220m²). Un travail que cet homme alors âgé de 77 ans ne va pas réaliser seul. Trois peintres assistants l’accompagnent dans sa tâche : Roland Bierge, Jules Paschal et Paul Versteeg. 
Cliché du photographe Izis de 1964 dans son intégralité. Chagall travaillant sur panneau consacré à Mozart.
 (ADAGP Paris 2015 Photo Izis-Manuel Bidermanas)

Une oeuvre très critiquée

Lors de sa présentation, la fresque suscita de nombreux commentaires pas toujours élogieux. On l’accusa de rompre l’unité du bâtiment Second Empire imaginé par Charles Garnier. Pour certains Chagall, favori de Malraux, se serait enrichi sur le dos des contribuables français. Mais pour ce plafond, le peintre ne toucha aucun salaire.

L'Opéra Garnier se visite tous les jours de 10h à 16h30 (de 10h à 17h30 de mi-juillet à fin aout) sauf jours de représentations en après-midi et jours de fermeture exceptionnelle.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.