Manguin le "doux fauve" exposé au Musée des Impressionnismes à Giverny
Une véritable explosion de couleurs. Voilà comment pourrait sommairement se résumer l'œuvre d'Henri Manguin. Mais ce serait occulter sa contribution dans le courant post-moderne de la peinture. Méconnu dans l'ombre des Monnet, Pissaro ou Matisse, il est l'un des précurseurs qui ont porté le fauvisme au début du XXe siècle.
Le peintre de la joie de vivre
"Si vous ne trouvez pas le soleil en Normandie, vous le trouverez dans les salles d'exposition et les toiles du musée des impressionnistes." En 1904, Manguin, comme Matisse, passe du temps à Saint-Tropez. L'artiste est subjugué par la beauté et les couleurs éclatantes de son environnement. Profondément hédoniste, il peint ce qu'il aime : les paysages, des scènes de la vie quotidienne mais aussi des nus, où sa femme prend souvent la pose. L'exposition s'ouvre sur un autoportrait, quand bien même l'artiste était très peu introspectif.Son travail se caractérise par le peu de nuances de couleur utilisées. Au contraire, Henri Charles Mauguin présentaient des toiles "où les couleurs étaient à peine mélangées, telles qu'elles sortent du tube, sans qu'elles soient mélangées sur la palette" explique Marina Ferretti, commissaire de l'exposition. C'est la disposition d'autres couleurs qui donnent les ombres et l'impression de relief. Cette technique sera au coeur de beaucoup de polémiques lors de son apparition.
Un Donatello chez les fauves
Pourtant, Manguin a séduit de nombreux galeristes et collectionneurs jusqu'à la Grande Guerre. Réformé, ses toiles ne trouvent plus preneur et il tombe dans l'anonymat. L'une de ses dernières toiles est daté d'après 1949 : une petite nature morte inachevée qui représente deux pots, un plat et quelques fruits. Raymond Cogniat, critique d'art français et directeur de la galerie des Beaux-Arts à Paris dit de lui que "son grand mérite est de n'avoir pas voulu dépasser sa mesure, d'avoir su à une époque, où un jeune artiste était facilement tenté par la surenchère, garder assez de calme pour accomplir l'oeuvre qui lui convenait."
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