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New York: plus de 140 souvenirs personnels de Renoir dispersés aux enchères
En dépit des protestations de son arrière-petit-fils, 143 lettres, photos, plâtres, dessins et souvenirs personnels du peintre Pierre-Auguste Renoir doivent être dispersés jeudi à New York, lors d'une vente aux enchères très attendue.
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Ses lunettes, son porte-cigarette, son écharpe rouge à pois, sa boîte à bijoux mais aussi des lettres écrites à sa femme Aline, à ses fils, ou reçues de ses amis Monet, Manet, Rodin ou du compositeur Gabriel Fauré devraient partir sous le marteau, lors de cette vente organisée par la maison Heritage qui estime qu'elle rapportera trois millions de dollars.
La légion d'honneur de Renoir, son acte de mariage et même la facture de ses obsèques sont mis aux enchères ainsi que des dessins, photos de famille, et une douzaine de sculptures et plâtres, longtemps source de tension entre les Renoir et la famille de son assistant Richard Guino. Une toile considérée comme la dernière qu'il ait jamais peinte, "les Bécasses" achevée quelques heures seulement avant sa mort le 3 décembre 1919 à 78 ans, fait aussi partie de la vente.
Cette collection appartenait à l'un des petits-fils de Renoir, Paul, installé aux États-Unis, qui l'avait vendue en un seul lot avant sa mort en 2005. Elle avait été achetée par la propriétaire d'une galerie installée en Arizona, Rima Fine Arts. Heritage n'a pas précisé qui était le vendeur, mais Rima Fine Arts en fait la publicité sur sa page Facebook.
L'arrière-petit-fils du peintre est indigné
En France, Jacques Renoir, l'arrière-petit-fils du peintre impressionniste a dénoncé ce "nouveau dépècement de l'intimité de Renoir, par la mise en vente publique de nombreux souvenirs de famille qui comprennent (...) des objets intimes, lettres personnelles, photographies y compris de Renoir sur son lit de mort".
Dans une lettre ouverte à la ministre française de la Culture Aurélie Filippetti, ainsi qu'au musée d'Orsay à Paris et au musée Renoir de Cagnes-sur-Mer, il a exprimé l'espoir que ces deux institutions achètent certains des lots.
L'arrière-petit-fils du peintre est indigné
En France, Jacques Renoir, l'arrière-petit-fils du peintre impressionniste a dénoncé ce "nouveau dépècement de l'intimité de Renoir, par la mise en vente publique de nombreux souvenirs de famille qui comprennent (...) des objets intimes, lettres personnelles, photographies y compris de Renoir sur son lit de mort".
Dans une lettre ouverte à la ministre française de la Culture Aurélie Filippetti, ainsi qu'au musée d'Orsay à Paris et au musée Renoir de Cagnes-sur-Mer, il a exprimé l'espoir que ces deux institutions achètent certains des lots.
Des musées français intéressés
La vente a suscité un "énorme" intérêt, selon Brian Roughton, directeur des beaux-arts chez Heritage. "De nombreux musées sont venus voir la collection, pour la plupart français", explique-t-il, précisant qu'il s'agit "des plus importants". "Renoir est une figure tellement sacrée, tellement importante pour l'art impressionniste et l'art en général", souligne-t-il. "Nous sommes fiers" de présenter cette collection qui "permet aux gens d'en savoir plus sur l'homme, le mari, le père et l'artiste", ses inquiétudes mais aussi l'amour qu'il portait à ses proches. "La collection appartenait à Paul et sa femme, il n'y a aucune contestation là dessus. Ils l'ont apportée aux États-Unis, l'ont mise en vente en un seul lot, ils voulaient tout vendre. A l'époque, s'il l'avait voulu, Jacques Renoir aurait pu l'acheter, elle aurait été à lui", affirme M. Roughton. Le vendeur, ajoute-t-il, a contacté Heritage il y a près d'un an. "Ils nous ont demandé si nous pouvions vendre en un lot, mais c'était très difficile, parce qu'il y avait tellement de choses, des livres aux lettres en passant par les médailles. Nous avons décidé de vendre chaque pièce séparément".
Parmi les pièces les plus coûteuses, la "Grande Vénus victorieuse", un plâtre de 1 mètre 80 de Renoir et du sculpteur français Richard Guino, estimée entre 900.000 et 1 million de dollars. La toile des "Bécasses", est estimée entre 80.000 et 120.000 dollars. Les lettres varient entre 2.000 et 10.000 dollars, pour la plus chère agrémentée d'un petit dessin. Des missives de Monet et Manet sont estimées à 9.000 dollars. Les deux missels de sa femme Aline sont parmi les objets les moins chers, estimés entre 500 et 700 dollars les deux.
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