New York : une grande collection cubiste exposée au Metropolitan Museum
Cette exposition est la plus importante que le Met consacre aux grands noms du cubisme depuis plus de 30 ans, a précisé le musée.
La collection du milliardaire et philantrope américain Leonard Lauder, 81 ans, patiemment assemblée depuis 1976, est estimée à plus d'un milliard de dollars. C'était, selon le musée, la plus importante collection privée au monde, et c'est la première fois qu'elle est présentée dans sa totalité au public, du 20 octobre au 16 février.
Une collection conçue pour être digne d'un grand musée
Elle compte 17 oeuvres du Français Georges Braque (1882-1963), 15 oeuvres de l'Espagnol Juan Gris (1887-1927), 34 de l'Espagnol Pablo Picasso (1881-1973) et 15 du Français Fernand Léger (1881-1955).
Plus de la moitié des oeuvres présentées dans cette exposition, qui retrace l'invention et le développement du cubisme, se concentrent sur une période de six ans, entre 1909 et 1914 : période durant laquelle Braque et Picasso, les deux fondateurs de cette nouvelle forme d'art qui ont réimaginé les compositions et la perspective traditionnelles, étaient inséparables.
Leonard Lauder a expliqué lors d'une présentation à la presse qu'il avait toujours eu en tête, depuis qu'il avait commencé sa collection, de n'acquérir que des oeuvres dignes d'un grand musée.
Leonard Lauder, un passionné d'histoire de France
"Le cubisme me parlait plus qu'aucune autre période", a-t-il souligné. "Parce que c'était intéressant, c'était compliqué. Et chaque oeuvre a un indice, il y a toujours quelque chose à apprendre sur l'histoire de ce moment", a ajouté ce passionné d'histoire de France pour qui le cubisme est "la porte d'entrée dans le XXe siècle et tout ce qui s'est passé après".
Quand il l'a offerte en avril 2013 au Met, "le plus grand musée du monde" selon lui, sa collection comptait 78 oeuvres cubistes, toiles, sculptures et oeuvres sur papier. Trois s'y sont ajoutées ces derniers mois, a précisé le directeur du Met Tom Campbell, qui s'est réjoui que cette collection permette de "combler un vide" pour le musée, qui s'enorgueillit de couvrir plus de 5.000 ans d'histoire de l'art mais manquait de cette dimension critique dans l'histoire du modernisme.
Parmi les trois ajouts récents de Leonard Lauder, qui entend continuer sa collection au profit du Met, "Nature morte à la nappe à carreaux" de Juan Gris avait été adjugée 56,7 millions de dollars chez Christie's à Londres en février dernier.
Un don qui se veut "transformant"
Le collectionneur, qui est un des fils de Joseph et Estée Lauder, cofondateurs de la multinationale Estée Lauder Inc., spécialisée dans les produits de beauté, a affirmé qu'il avait voulu que son don au Met ait un effet "transformant".
"Cela va les catapulter dans le XXIe siècle", a-t-il estimé.
Parmi les Picasso figurent notamment deux études pour les "Demoiselles d'Avignon", souvent considérées comme le premier tableau cubiste. "Le pressoir à huile" (1909), "Fernande" (1909), "Notre avenir est dans l'air" (1912), "Eva" (1913), "Vive la France" (1914-1915) ou encore "Femme dans une chemise dans un fauteuil" (1913).
Parmi les Braque, "Plat de fruits et verre" (1912), premier "papier collé" cubiste, "Le violon/Mozart/Kubelick" (1912) et "Violette de Parme" (1914).
Un centre de recherche spécialisé dans le cubisme
De Gris sont exposés notamment "Poires et raisins sur une table" (1913), "Tasse, verres et bouteille" (1914) et six collages réalisés durant le premier semestre 1914. Léger est notamment représenté par "La Maison sous les arbres" (1913) et "Composition" (1918).
A cette nouvelle collection, le Met, qui accueille quelque six millions de visiteurs par an, a ajouté, avec l'aide de Leonard Lauder, du conseil d'administration et de financements privés, la création d'un nouveau centre de recherche sur l'art moderne qui se spécialisera dans l'étude du cubisme.
Leonard Lauder est avec son frère Ronald l'un des plus importants collectionneurs et soutiens de l'art à New York. Il a aussi donné des centaines d'oeuvres au Whitney Museum of American Art.
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