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Ouverture du musée Mendjisky dédié aux "Ecoles de Paris"
Un nouveau musée privé a ouvert ses portes le 11 avril à Paris dans un bâtiment du 15e arrondissement construit par Mallet-Stevens. Centré sur le peintre Maurice Mendjizky (1890-1951), il entend également tirer de l'oubli certains artistes des deux "Ecoles de Paris".
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Temps de lecture : 3min
Reportage : C.Airaud, R. Mathe, M. Semerjan
Que sont les deux Ecoles de Paris ?
Les artistes de "la première Ecole de Paris" sont principalement des étrangers, souvent venus d'Europe centrale, arrivés au début du XXe siècle dans la capitale, et fixés autour du quartier Montparnasse. Amedeo Modigliani, Marc Chagall, Chaïm Soutine, Moïse Kisling sont les plus connus. Quant à la "deuxième école de Paris", elle regroupe des artistes abstraits et figuratifs de la capitale entre 1945 et 1960, tels que Maurice Estève, Gérard Pignon, Jean Bazaine ou Alfred Manessier. Un musée à la gloire du père
Le musée Mendjisky a été créé par le fils du peintre Mendjizky (qui a templacé le z du nom polonais de son père par un s). Agé de 85 ans, Serge Mendjisky est lui-même peintre et photographe.
Son objectif est d'abord de "remettre à la place qu'il mérite" l'oeuvre de son père, restée méconnue en raison, selon son M.Mendjisky, "des turpitudes de la guerre et sa disparition en 1951". Dans un second temps, le but est de mettre en valeur les artistes des deux Ecoles de Paris, la collection du musée devant s'enrichir au rythme des acquisitions et des donations.
Musée Mendjisky - Ecoles de ParisLes artistes de "la première Ecole de Paris" sont principalement des étrangers, souvent venus d'Europe centrale, arrivés au début du XXe siècle dans la capitale, et fixés autour du quartier Montparnasse. Amedeo Modigliani, Marc Chagall, Chaïm Soutine, Moïse Kisling sont les plus connus. Quant à la "deuxième école de Paris", elle regroupe des artistes abstraits et figuratifs de la capitale entre 1945 et 1960, tels que Maurice Estève, Gérard Pignon, Jean Bazaine ou Alfred Manessier. Un musée à la gloire du père
Le musée Mendjisky a été créé par le fils du peintre Mendjizky (qui a templacé le z du nom polonais de son père par un s). Agé de 85 ans, Serge Mendjisky est lui-même peintre et photographe.
Son objectif est d'abord de "remettre à la place qu'il mérite" l'oeuvre de son père, restée méconnue en raison, selon son M.Mendjisky, "des turpitudes de la guerre et sa disparition en 1951". Dans un second temps, le but est de mettre en valeur les artistes des deux Ecoles de Paris, la collection du musée devant s'enrichir au rythme des acquisitions et des donations.
Situé 15, Square de Vergennes, dans le quinzième arrondissement de Paris, le musée "Mendjisky-Ecoles de Paris" est installé dans un ancien atelier d'artiste construit par l'architecte Robert Mallet-Stevens en 1932.
Pendant la Première guerre mondiale, il est blessé au combat. Il se lie avec les artistes de Montparnasse. En 1919, il tombe amoureux de la modèle Kiki de Montparnasse, avec laquelle il vit pendant trois ans. Il réalise plusieurs portraits d'elle, avant qu'elle ne le quitte.
L'artiste peint sur le motif dans le sud de la France et rencontre Rose Rajbaut, qui devient son épouse. Il expose dans des galeries.
Serge, qui a treize ans, est arrêté par la Gestapo à Paris car il transporte des armes. "J'ai eu 28 fractures mais je n'ai pas parlé", raconte-t-il. Très affecté par la mort de son fils aîné, Maurice Mendjizky réalise son émouvante série de dessins sur le ghetto de Varsovie. Il décède d'un cancer en 1951.
Pour son ouverture, le musée propose jusqu'au 12 juillet une rétrospective consacrée à Maurice Mendjizky, avec une centaine de ses peintures (paysages, portraits). Il présente aussi une trentaine de dessins réalisés par l'artiste sur le ghetto de Varsovie, où ses parents et ses soeurs ont été exterminés.
Un peintre lié à l'avant-garde au début du 20e siècle
L'histoire du peintre Maurice Mendjizky épouse les bouleversements de l'Europe de la première moitié du XXe siècle. Né en Pologne, dans une famille juive très modeste, il arrive en 1906 à Paris à l'âge de 16 ans. Il étudie aux Beaux-Arts et intègre "la Ruche", où vivent des artistes d'avant-garde, notamment Soutine. Il rencontre Renoir qui l'apprécie.
Pendant la Première guerre mondiale, il est blessé au combat. Il se lie avec les artistes de Montparnasse. En 1919, il tombe amoureux de la modèle Kiki de Montparnasse, avec laquelle il vit pendant trois ans. Il réalise plusieurs portraits d'elle, avant qu'elle ne le quitte.
L'artiste peint sur le motif dans le sud de la France et rencontre Rose Rajbaut, qui devient son épouse. Il expose dans des galeries.
Une famille de résistants
Il s'alarme de la montée du nazisme. Pendant la Seconde guerre mondiale, toute la famille résiste. Rose est arrêtée dès 1940 par la Gestapo (elle ne sera libérée qu'en 1945, par les Américains). Maurice Mendjizky est l'un des organisateurs de la résistance dans les Alpes maritimes. Son fils aîné Claude, capturé dans le maquis, est torturé puis fusillé.
Il s'alarme de la montée du nazisme. Pendant la Seconde guerre mondiale, toute la famille résiste. Rose est arrêtée dès 1940 par la Gestapo (elle ne sera libérée qu'en 1945, par les Américains). Maurice Mendjizky est l'un des organisateurs de la résistance dans les Alpes maritimes. Son fils aîné Claude, capturé dans le maquis, est torturé puis fusillé.
Serge, qui a treize ans, est arrêté par la Gestapo à Paris car il transporte des armes. "J'ai eu 28 fractures mais je n'ai pas parlé", raconte-t-il. Très affecté par la mort de son fils aîné, Maurice Mendjizky réalise son émouvante série de dessins sur le ghetto de Varsovie. Il décède d'un cancer en 1951.
Rétrospective Mendjizky prolongée jusqu'au 30 juillet 2014
15, square de Vergennes 75015
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