Poutine en travesti : le peintre Konstantin Altounine demande l'asile en France
Konstantin Altounine, 45 ans, est l'auteur de tableaux controversés qui étaient exposés à Saint-Pétersbourg dans un petit musée privé avant la descente mardi de policiers armés de kalachnikov qui ont confisqué quatre toiles dont celle intitulée "Travestis". Elle représentait Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev portant respectivement une nuisette et un soutien-gorge.
Après le raid qui a conduit à la fermeture du "Musée du pouvoir", le peintre a fui en urgence la Russie pour la France laissant son épouse et sa fille de deux ans.
Les inversions de postes entre Poutine et Medvedev ont inspiré le tableau
"Hier (mercredi) je suis allé à la préfecture pour déposer une demande d'asile", a-t-il dit jeudi au téléphone à l'AFP depuis Paris. "Des gens qui ont organisé mon exposition ont été amenés au commissariat. Quand j'ai appris ça, j'ai décidé d'acheter un billet et de quitter le pays immédiatement. J'ai dû emprunter de l'argent", a-t-il poursuivi.
Il a raconté avoir décidé de peindre Poutine et Medvedev en "Travestis" en septembre 2011, lorsque les deux hommes, alors Premier ministre et président, ont annoncé qu'ils allaient échanger leurs fonctions.
"C'est une ironie tout à fait innocente. Je les ai peints quand ils ont commencé à changer de place. C'était marrant et j'ai réagi naturellement en utilisant un sujet classique (de deux femmes qui se coiffent l'une l'autre)", a-t-il raconté. "Je pensais que nos autorités avaient un bon sens de l'humour", a-t-il ajouté.
Un autre des tableaux controversés serait une commande
Selon le directeur du musée fermé, Alexandre Donskoï, les tableaux ont été saisis à l'initiative du député local Vitali Milonov, auteur de la loi controversée pénalisant la propagande homosexuelle devant mineur.
Il a été représenté sur l'un des tableaux confisqués devant un bateau arc-en-ciel, symbole de l'homosexualité. Selon Konstantin Altounine, ce tableau était une commande des organisateurs de l'exposition.
"A vrai dire, je ne savais même pas qui c'était", a-t-il ajouté. Après avoir visité l'exposition, Vitali Milonov a déclaré aux médias locaux qu'il ne voulait pas être peint "avec un drapeau brandi par des pervers et des sodomites séropositifs".
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