Rebeyrolle, les jeunes années d'un peintre moderne, héritier de Courbet
Artiste majeur du XXe siècle, Paul Rebeyrolle est souvent présenté comme un homme révolté, à la peinture puissante et généreuse, parfois violente, une peinture où la matière est très présente. Le grand public connaît surtout ses œuvres tardives, plus exposées et achetées par les collections publiques et privées.
Le musée de l’Abbaye a choisi de mettre l'accent sur les premières années d’activité artistique de Rebeyroilles, celles où son admiration pour Gustave Courbet et les peintres classiques est la plus évidente. Une période que le peintre n’a pourtant jamais voulu mettre en valeur. On découvre ainsi comment, grâce à cette exposition et à un couple de collectionneurs, la propre fille du peintre a pu redécouvrir des toiles qu'elle connaissait jusqu'à présent uniquement en photo.
Reportage : C. Schulbaum / F. Lemoing / J-P. Maujard
La découverte de la peinture classique
Après une enfance en Limousin marquée par une tuberculose osseuse qui le contraint à rester couché (c’est là qu’il découvre le dessin), Paul Rebeyrolles vient vivre à Paris dès 1944 en sachant qu’il veut devenir peintre. Il découvre les artistes contemporains (Soutine, Picasso...) mais aussi la peinture classique au musée du Louvre ("le choc est incommensurable") et les tableaux de Gustave Courbet, chantre du réalisme. Il intègre alors les ateliers de la Ruche, une cité d’artistes dans le 15e arrondissement, où Rebeyrolle va rester de la fin des années quarante à 1958.
Retour au réalisme
Avec de jeunes artistes (Bernard Buffet, Guerrier, Bernard Lorjou, André Minaux, Paul Rebeyrolle, Simone Dat, Michel Thompson), il va s’engager au sein du groupe dit de "l’homme témoin", qui sera à l’origine du mouvement de la Jeune peinture. Leurs idées : un retour au réalisme (on est alors en pleine période abstraite), à la figure, une peinture qui replace l’homme au centre de la peinture (contexte de l’après Seconde guerre mondiale), revisite les thèmes classiques que sont la nature morte, le paysage, le portrait, le tout avec une palette d’où émerge des tons sourds et terreux.
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