Trésor de Munich : des tableaux inconnus dont un Chagall
Cette annonce a été faite lors d’une conférence de presse à Augsbourg (sud). Le parquet allemand y a précisé que le nombre d’œuvres découvertes s’élevait à 1406. "121 oeuvres encadrées et 1.285 sans cadre ont été saisies", a détaillé Reinhard Nemetz, le procureur général d'Augsbourg. La plus ancienne remonte au 16e siècle. Parmi ces dessins, gravures ou tableaux figurent aussi des créations de Toulouse-Lautrec, Renoir, Picasso, Courbet, Matisse, Macke, Dix, Liebermann...
Des oeuvres d'une qualité "extraordinaire"
Meike Hoffmann, historienne de l'art à l'université de Berlin, a souligné que le tableau inconnu de Chagall, qui représente une scène allégorique, datant selon elle probablement du milieu des années 1920, était "d'une valeur historique particulièrement élevée". Sa provenance n'est pas encore déterminée.
Les oeuvres trouvées sont "d'une qualité tout à fait extraordinaire" et leur découverte a "évidemment provoqué un sentiment de bonheur incroyable", a déclaré l’universitaire, qui assiste la justice sur ce dossier. Cette annonce a été faite lors d’une conférence de presse à Augsbourg (sud). Le parquet allemand y a précisé que le nombre d’œuvres découvertes s’élevait à 1406. La plus ancienne remonte au 16e siècle.
Parmi ces dessins, gravures ou tableaux figurent aussi des créations de Toulouse-Lautrec, Renoir et Picasso. Meike Hoffmann, historienne de l'art à l'université de Berlin, a souligné que le tableau inconnu de Chagall, qui représente une scène allégorique, datant selon elle probablement du milieu des années 1920, était "d'une valeur historique particulièrement élevée". Sa provenance n'est pas encore déterminée.
Les tableaux retrouvés en très bon état
Reinhard Nemetz, procureur général d'Augsbourg, a souligné qu'une partie des oeuvres appartenaient à l'art dit "dégénéré", celui des artistes honnis par le régime nazi, et que certaines auraient été volées à des familles juives. Il n'a pas indiqué leur valeur marchande.
De son côté, Meike Hoffmann a souligné que "les recherches sur l'origine des oeuvres sont complexes et prennent beaucoup de temps". Elle a précisé que les tableaux avaient été retrouvés en "très bon état".
Siegfried Klöble, un responsable des douanes de Munich, a déclaré que la découverte du "trésor" avait été faite en février 2012, et non en 2011, comme annoncé jusqu'ici par la presse allemande.
Une organisation juive dénonce l’ampleur du pillage
La découverte par les douanes de près de 1500 œuvres d’art dans un appartement de Munich appartenant à Cornelius Gurlitt, un octogénaire, fils d’un marchand d’art du IIIe Reich, a été révélée par le magazine allemand Focus au cours du week-end. Les autorités l’avaient gardée secrète mais le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert, l’avait confirmée après les révélations du journal.
"Cette affaire illustre l'ampleur du pillage organisé des oeuvres d'art qui a eu lieu dans des musées et dans des collections privées", estime Rüdiger Mahlo, de l'organisation Conférence sur les réclamations matérielles des Juifs contre l'Allemagne. "Nous demandons à ce que les peintures soient rétrocédées à leurs propriétaires d'origine. Il ne faut pas, comme dans ce cas, que ce qui moralement équivaut à la dissimulation de biens dérobés continue."
Cornelius Gurlitt poursuivi pour recel d’œuvres d’art
Il s'élève contre le manque de transparence dans le traitement de l'affaire et estime que ce cas est typique de l'attitude envers les oeuvres d'art volées, qui, dit-il, constituent pour certaines familles juives les derniers effets personnels de proches exterminés.
Selon Focus, Cornelius Gurlitt vendait occasionnellement des oeuvres d'art et disposait d'un demi-million d’euros sur un compte bancaire. Il a attiré les soupçons des autorités fin 2010 alors qu’il se rendait Zurich à Munich en possession d'une importante somme en liquide.
Les œuvres d’art ont été découvertes lors d’une perquisition à son domicile. Ces dessins et tableaux, dont la plupart étaient considérés comme perdus se trouvaient au milieu d’ordures et de boîtes de conserve périmées, parfois depuis près de 30 ans.
Cornelius Gurlitt, manifestement atteint de syllogomanie, trouble obsessionnel qui pousse à une accumulation compulsive d'objets divers, vivait depuis des décennies sans "existence légale" en Allemagne, et sans travail, selon Focus.
Le magistrat Reinhard Nemetz a indiqué qu’il faisait l'objet d'une enquête pour "fraude fiscale" mais aussi pour "recel" d'oeuvres d'art.
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