Trois tableaux rendus à leurs propriétaires spoliés par les nazis
Cette restitution a eu lieu la veille de la sortie française du film de George Clooney, "Monuments Men", sur le travail du groupe d'experts mis en place par le général Eisenhower en 1944 pour récupérer les milliers d'œuvres d'art volées par les nazis.
Des œuvres volées à banquier belge et à des marchands d'art berlinois
Un "Paysage montagneux" du Flamand Joos de Momper (1564-1635) a été rendu aux ayants droit du baron Cassel van Doorn, un banquier belge qui possédait des résidences en France. Ses biens avaient été confisqués en décembre 1943.
Cette huile sur bois avait été mise à l’abri par les Allemands dans les mines de sel d’Alt Aussee près de Salzbourg comme les autres oeuvres entreposées à Munich. Après sa découverte par les «Monuments Men», elle avait été envoyée au Collecting Point de Munich en novembre 1945 et était revenue en France le 3 juin 1949. Elle était en dépôt au musée des Beaux-Arts de Dijon depuis 1953.
La deuxième œuvre est un "Portrait de femme" à l'huile du XVIIIe siècle, conservé au département des peintures du Louvre, qui appartenait à Rosa et Jakob Oppenheimer, marchands d'art à Berlin. Ce tableau qui pourrait être la copie d'un portrait de l'actrice Angélique Drouin réalisé par le peintre Louis Tocqué, a été vendu aux enchères en janvier 1935 dans le cadre d'une vente publique de biens juifs.
2000 œuvres d'art volées par les nazis encore dans les musées français
La troisième oeuvre est une "Vierge à l'Enfant", conservée au département des peintures du Louvre. Cette huile sur bois est une copie d'après Lippo Memmi ou un artiste de son cercle. Le tableau avait été saisi en juin 1944 à Cannes par les nazis.
La demande de restitution de ce tableau, en dépôt au Louvre, a été faite par Ileana Florescu, arrière-petite-fille du banquier Richard Soepkez.
Environ 2000 œuvres d'art sans propriétaire identifié sont encore conservées dans les musées français, qui doivent les signaler et les montrer au public pour faciliter leur réclamation, précise le ministère.
Des recherches même en l'absence de demande
En mars 2013, la ministre avait déjà restitué sept oeuvres aux descendants d'un industriel juif de Vienne et d'un banquier juif de Prague. Au total depuis une vingtaine d'années, l'action de l'Etat français a permis de restituer quelque 70 oeuvres seulement. Pour accélérer le mouvement, la ministre a demandé à ses services de rechercher les propriétaires même en l'absence de demande de restitution.
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