Cet article date de plus de trois ans.

Un atelier parisien accompagne des artistes en exil et déracinés

L'atelier des artistes en exil leur offre un endroit où s'exprimer artistiquement et expose leurs œuvres.

Article rédigé par franceinfo Culture - Gaël Simon
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Duaa Quishta, Atelier des artistes en exil, novembre 2020 (FRANCE 3)

L’art comme patrie commune. Sur les hauteurs du XXème arrondissement de Paris, le Pavillon carré de Baudouin accueille de multiples artistes qui ont un point commun : ils connaissent tous le déracinement et l’exil. L’atelier des artistes en exil leur donne un lieu où s’exprimer et offre une vitrine à leur travail. A travers notamment une exposition et un festival.

"L’exposition, comme le festival, s’appellent d’un confinement à l’autre. On ne croyait pas si bien dire en trouvant la thématique, explique Judith Depaule, cofondatrice de l’atelier. Nous, ce qui nous a intéressé, c’était de voir comment ce confinement, et déjà le premier, faisait écho à la situation de beaucoup d’artistes. Parce que l’exil, c’est une forme de confinement. Souvent, ils ont vécu des états de siège, des enfermements, des emprisonnements, parfois des discrimination qui sont comme un confinement".

Exprimer sa quête de liberté

Les artistes trouvent donc refuge dans ce lieu prêté par la mairie de Paris, et un terrain de jeu pour exprimer leurs sentiments à travers l’art. Duaa Quishta, une jeune palestinienne, dispose d’un endroit pour travailler. Elle nous raconte l’une de ses œuvres qui sera présentée lors de la future exposition : "C’est le vélo que j’ai eu quand je suis arrivée à Paris. Après, j’ai appris à faire du vélo, et puis j’ai imaginé ce tableau. J’ai pris une photo de moi avec mon vélo, puis je me suis dessinée".

Dans son pays, la jeune femme n’avait pas le droit de pratiquer le vélo. Elle en a fait son thème de prédilection, comme pour exprimer sa quête de liberté. "Je me sens comme toutes les femmes de mon pays, des pays arabes et du monde musulman. Je ressens ce qu’elles ressentent dans leurs maisons où les hommes les laissent seulement s’occuper du foyer et sortir pour aller chercher les enfants. Elles ne sont pas autorisées à faire du vélo par exemple, à profiter de la libéré, de la vie".

Depuis sa création il y a trois ans, l’atelier a accompagné 400 artistes, tous réfugiés ou demandeurs d’asile. Il organisera prochainement son quatrième festival à Paris et en banlieue avec au programme des concerts, des rencontres et des visites virtuels pendant le confinement.

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