Un Picasso saisi en Corse cet été au centre d’une polémique internationale
Son visage placide semble insensible à la bataille juridique qui l’entoure. "Tête de jeune fille", toile peinte par Pablo Picasso en 1906 est depuis cet été au centre d’un imbroglio diplomatico-juridique.
Rappelez-vous : le 31 juillet dernier à Calvi, les douaniers saisissent l’oeuvre à bord d’un yacht. Le bateau ainsi que la toile sont la propriété du banquier espagnol Jaime Botin qui a acquis le tableau en 1977 lors d’une vente chez Christie’s.
Reportage : M-F.Stefani / S.Agostini / M-F.Pianelli / F.Barbolosi / V.Buresi / B.Maximos
Trésor national
Depuis, la deuxième fortune d’Espagne a voulu faire sortir l’œuvre du pays, probablement afin de la vendre. Mais l'état espagnol ne l’entend pas de cette oreille. En 2012, le ministère de la Culture puis la justice interdisent l’exportation de "Tête de jeune fille", considéré comme un trésor national. Il faut dire que la toile est l’un des rares témoignages de la période dite "Gósol", du nom d’une commune catalane où séjourna l’artiste en 1906. Une période qui amorce son virage vers le Cubisme.Des enjeux énormes
Selon la loi espagnole, toute œuvre de plus de 100 ans est soumise à une autorisation de sortie du territoire. Cet été, c’est sans autorisation que la toile quitte le territoire pour la Suisse via la Corse. C’est la que les Douanes françaises ont saisi le tableau avant de le remettre aux autorités espagnoles.Une procédure que contestent aujourd’hui les avocats de Jaime Botin. La toile ayant été achetée à Londres en 1977, elle serait selon eux soumise au droit britannique et non espagnol. Face à la valeur à la fois culturelle mais aussi pécuniaire du tableau (estimé à 25 millions d’euros !), aucune des parties ne semble prête à ceder. Affaire à suivre…
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