Un portrait de Louis XV, accroché dans la mairie de Moissac, se révèle être une toile de maître
Le portrait de Louis XV, exposé dans la salle du conseil municipal de Moissac, était considéré comme une simple copie depuis deux siècles, jusqu'à ce qu'une employée découvre qu'il s'agissait d'un tableau de maître signé Jean-Martial Frédou.
La réhabilitation de vieux bâtiments réserve parfois des surprises étonnantes. La mairie de Moissac dans le Tarn-et-Garonne vient d'en faire l'heureuse expérience. C'est en décrochant un tableau monumental, qui trônait dans la salle du conseil municipal de Moissac depuis près de deux siècles, qu'une employée du service patrimoine de la ville a eu la puce à l'oreille.
Le tableau était contre ce mur depuis des dizaines et des dizaines d'années. Heureusement qu'on a des gens qui ont l’œil perçant au service du patrimoine.
Jean-Michel Henryot, maire LR de Moissac
L'employée à l'oeil persan, c'est Céline Piazza, administratrice au service du patrimoine. Le jour du décrochage, elle observe les deux lettres M et R sur le cadre du tableau. Des marques de feu signifiant "Musée Royal". Sa trouvaille ne s'arrête pas là, car sur la toile une discrète inscription intégrée au décor vient confirmer ses doutes : "peint en 1766 par Frédou aux frais de la musique de la chapelle du Roi" est-il écrit. "C’est vraiment ce petit détail là, les derniers mots qui sont bien visibles qui m’ont intriguée et qui ont attiré mon œil," raconte la jeune femme.
Oeuvre originale de Jean-Martial Frédou
Après plusieurs semaines de recherche, le tableau longtemps considéré comme une copie s’est révélé être en fait une œuvre originale du portraitiste Jean-Martial Frédou, peintre de l'atelier de répliques de Versailles. Revêtu des habits de sacre, Louis XV est représenté en pied devant un trône. "C’est une copie conforme d'une oeuvre originale peinte par Michel Van Loo en 1760", précise le conservateur de l'Abbaye de Moissac Emmanuel Moureau. Elle est intéressante parce que l’original de Van Loo est aujourd’hui perdu, et surtout parce que ce tableau de Moissac a été offert par les musiciens de la Chapelle du Roi, donc c’est un argument supplémentaire pour son intérêt patrimonial national." Deux autres répliques du même type que celle de Moissac sont conservées à Versailles et à Beaune en Côte-d’or.
Moissac va donc demander l’inscription du tableau aux Monument historiques. Après sa restauration partielle, l'œuvre longtemps cantonnée à la salle du conseil municipal devrait être exposée dans le cloître de l'abbaye de Moissac. Un nouveau parcours muséographique, racontant l’histoire de la ville, doit voir le jour d'ici un an ou deux.
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