Un très rare tableau "Le Christ moqué" du peintre italien Cimabue adjugé à plus de 24 millions d'euros
Le tableau du maître italien a été retrouvé début juin lors d'un inventaire dans la maison d'une vieille dame dans les environs de Compiègne avant d'être expertisé. C'est la première fois depuis des dizaines d'années qu'un tableau de Cimabue était sous le marteau.
Un chef d'oeuvre très rare du peintre primitif italien Cimabue (1272-1302), Le Christ moqué, a été adjugé 24 180 000 euros (frais compris), lors d'une vente aux enchères historique dimanche 27 octobre à Senlis (Oise), a annoncé l'hôtel des ventes Actéon. La somme s'est élevée à 19,5 millions sous le marteau, sans les frais. Actéon n'a pas précisé quel était le profil de l'acquéreur de ce tableau, qui avait été estimé entre 4 et 6 millions d'euros.
Cimabue (1272-1302), est l'une des plus grandes figures de la Pré-Renaissance. Peintre florentin, il a assuré le renouvellement de la peinture byzantine en rompant avec son formalisme et ses images codifiées par le dogme.
Le 7e tableau ancien le plus cher vendu au monde
"Ca en fait le tableau primitif le plus cher vendu au monde, ce qui le classe également au 7e tableau ancien le plus cher vendu au monde, après le Salvator Mundi de Leonard de Vinci, le Massacre des innocents de Rubens, un Pontormo, un Rembrandt, un Raphaël et un Canaletto", a assuré à l'AFP Actéon, qui regroupe des maisons à Senlis, Chantilly, Compiègne, Lille et Paris. Parmi les huit enchérisseurs figuraient des musées.
Le Christ moqué est le thème de ce tableau de petite taille (25,8 cm sur 20,3 cm), peinture à l'oeuf et fond d'or sur panneau de peuplier, élément d'un diptyque de 1280 dans lequel étaient représentées sur huit panneaux de taille semblable des scènes de la Passion. Deux des scènes étaient connues à ce jour: La Flagellation du Christ (Frick Collection, New York) et la Vierge à l'enfant trônant et entourée de deux anges (National Gallery, Londres). (Regardez une vidéo sur ce tableau exceptionnel).
"Les traces de l'ancien encadrement, les petits pointillés ronds exécutés de la même façon au poinçon, le style, l'ornementation du fond d'or, la correspondance des dos des panneaux et l'état respectif des trois panneaux confirment que ces panneaux constituaient le volet gauche du même diptyque", avait expliqué la maison de ventes, après l'avoir fait analyser par le cabinet Turquin, expert pour les oeuvres d'art ancien à Paris.
Sa propriétaire pensait qu'il s'agissait d'une icône
C'est une femme âgée, qui l'avait signalé à l'hôtel des ventes Actéon de Compiègne, qui l'a fait expertiser par le cabinet Turquin. Il était accroché entre son salon et sa cuisine, et la famille avait toujours pensé qu'il s'agissait d'une simple icône.
La réflectographie à l'infrarouge a révélé un état de conservation excellent, a précisé Maître Eric Turquin, qui a estimé que "l'attribution ne va pas faire débat tant il est évident, en comparant avec les autres tableaux connus de lui, que c'est la même main". Des pointillés exécutés au poinçon, le style, l'ornementation, tout l'indique, selon lui.
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