Un vrai Géricault identifié et exposé au musée de Rochefort
C'est sans doute le plus beau cadeau de Noël pour le musée Hèbre de Saint-Clément de Rochefort, un petit tableau entreposé dans ses réserves vient d'être authentifié comme un véritable Théodore Géricault. Après la désattribution dans les années 70-80, le tableau avait rejoint sans ménagement les réserves du musée. L'authentification a nécessité deux ans de recherche et d'expertise pour attribuer cette huile sur toile au maître.
Aujourd'hui la "Tête d'homme de profil" parfaitement restaurée est à nouveau visible sur les cimaises du musée charentais. Pour Claude Stéfani, conservateur du musée "avoir un Géricault en regard d'une des deux copies anciennes du Radeau de la Méduse c'est une chance inouïe".
Reportage : D. Gomez / T. Chapuzot / O. Pallas
Comme une enquête policière
C'est en 2014 que le tableau suscite l'intérêt de Bruno Chenique, Docteur en Histoire de l'Art, lors de la réalisation d'un documentaire sur Géricault pour Arte. "Si je n'avais pas été le voir il y a deux ans, il serait encore dans les réserves. La désattribution a eu effet en 1905 puis réaffirmée dans les années 1970. A partir de là on le supprime des murs considérant que ce n'est plus un tableau digne de Géricault", raconte l'expert.L'homme du radeau de la Méduse
C'est lors de la réalisation de son quatrième catalogue raisonné sur Théodore Géricault, que Bruno Chenique rassemble tous les morceaux. C'est alors que tout s'éclaircit : une petite vignette en noir et blanc, un visage, une matière et le puzzle se forme comme par magie. Cette "Tête d'homme de profil" appartient à Gerfrant que l'on retrouve sur "Le radeau de la Méduse"."Votre intime conviction se forge, petit-à-petit. Pour moi c'est évidemment un très beau tableau de Géricault", affirme le spécialiste.
Une expertise ultra-précise
Au terme de deux années de recherche et d'expertise, les spécialistes ont mis en oeuvre les plus récentes technologies d'imagerie numérique. "L'homme à la tête de profil" est une des nombreuse académie d'homme qui faisaient partie des travaux incontournables pour devenir peintre d'histoire au XIXe siècle."C’est une académie de 1811 ou 1812, une période qu’on ne connaît pas beaucoup car on n’a que très peu de tableaux de Géricault de cette époque, et son style a énormément changé", déclare à ce propos le conservateur du musée à nos confrères de l'Hebdo de Charente-Maritime
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