Une plongée dans "La Méditerranée retrouvée" de Magnelli
Entre figuration et abstraction, Alberto Magnelli (1888-1971) n'a cessé de naviguer entre les deux courants picturaux. L'exposition du Centre d’art la Malmaison de Cannes "La Méditerranée retrouvée" dévoile à travers 200 oeuvres du peintre un parcours poétique et provençal. Puisées dans la collection de la galerie Sapone à Nice, les oeuvres sélectionnées entre 1910 et 1970 pour l'exposition de Cannes sont rares et puissantes.
Reportage : N. Jourdan /M. Julliand / D. Roux
Autodidacte influencé par Matisse
Alberto Magnelli commence à peindre seul dans sa ville de Florence en 1907 et fréquente les futuristes italiens. À l'occasion d'un voyage à Paris, en 1914, il fait la connaissance des poètes Guillaume Apollinaire et Max Jacob, et des peintres Archipenko, Juan Gris, Fernand Léger, Picasso et Henri Matisse. Les natures mortes qu'il exécute portent en elles l'influence de ce dernier. "Le tissu est très matissien et en même temps il s'en dégage parce qu'il n'insiste pas sur la représentation et le détail du tableau" analyse Frédéric Ballester, Directeur du Centre d'Art La Malmaison.
De la figuration à l'abstraction, l'éternel aller-retour
"Tout est abstrait et tout est réel" déclarait Alberto Magnelli quelques mois avant sa mort. Une ligne de vie que le peintre florentin a appliquée tout au long de sa carrière artistique. Figuratif au début, il s'échappe vers l'abstraction dont il deviendra l'un des plus grand représentant dans 1915. Influencé par le cubisme de Picasso ou Braque, Alberto Magnelli ne se réclamait d'aucun mouvement et affirmait son indépendance artistique. Il revient régulièrement aux thèmes de ses débuts : natures mortes, paysages, portraits ou scènes de genre.Le cubisme vole en éclat
Dès les années 30, dans la tourmente d'une Europe étouffée par les nationalismes, la peinture de Magnelli explose. "Riche d'une géométrie interne et silencieuse qui lui est propre", selon le critique d'art Achille Bonito Oliva, le trait et les formes de Magnelli obéissent à un rythme dynamique qui devient l'élément déterminant du tableau. Papier, toile de jute, craft, Magnelli remet constamment son métier sur l'ouvrage, en faisant des collages, en série, jusqu'à ce que la source se tarisse, il crée. "c'est très représentatif d'une architecture qui explose. Une civilisation qui se termine et qui redémarre vers autre chose" explique encore Frédéric Ballester.Alberto Magnelli « La Méditerranée retrouvée » (1888-1971) au Centre d’art la Malmaison de Cannes
47 boulevard de la Croisette 06400 Cannes
Horaires : jusqu'à fin août Tous les jours : de 11h à 20h, sauf le vendredi : de 11h à 21h Septembre : tous les jours : de 10h à 19h
Tarifs : 3 et 6€
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