Une œuvre "londonienne" de Théodore Géricault retrouvée dans une chambre de bonne en Normandie, vendue aux enchères à 158 000 euros, cinq fois son estimation

Un trésor artistique a été retrouvé à Saint-Valery-en-Caux, en Seine-Maritime : une œuvre de Théodore Géricault, intitulée "Entrance to the Adelphi Wharf". Le dessin réalisé à Londres en 1821, disparu pendant plus de 150 ans, a été découvert par hasard dans une chambre de bonne.
Article rédigé par Inas Hamou Aldja
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Vente aux enchères d'un lavis du peintre Théodore Géricault de 1821. Il a été attribué 158 000 euros. (FRANCE 3)

La vente aux enchères annuelles du 1er janvier à Saint-Valery-en-Caux est une tradition très attendue dans la région normande. Cette année, elle a présenté 354 lots estimés entre 50 000 et 60 000 euros, dont une pépite du peintre rouennais Théodore Géricault, intitulée Entrance to the Adelphi Wharf. Datant de 1821, la pièce maîtresse de la vente, réalisée par l'artiste pendant son séjour à Londres, a été redécouverte un siècle et demi après avoir été perdue. Les enchères ont grimpé à 158 000 euros, soit cinq fois son estimation (de 30 000 à 40 000 euros).

la pièce maitresse cette année, un lavis du peintre rouennais Théodore Géricault qui s'intitule "Entrance to the Adelphi Wharf" qui date de sa période londonienne (1821).
Vente aux enchères : la pièce maitresse cette année, un lavis du peintre rouennais Théodore Géricault qui s'intitule "Entrance to the Adelphi Wharf" qui date de sa période londonienne (1821). (FRANCE 3 NORMANDIE / A. Deshayes / M. Weber / N.Cuvelier)

L'œuvre est un lavis, un terme technique qui désigne les aquarelles en un seul ton et sert de dessin préparatoire à une gravure. Cette découverte exceptionnelle vient ainsi enrichir la compréhension de la vie d'artiste de Théodore Géricault.

Lavis du peintre Théodore Géricault qui s'intitule "Entrance to the Adelphi Wharf" et qui date de sa période londonienne (1821). (THEODORE GERICAULT)

"Une finesse inégalable"

Près de 200 personnes étaient présentes dans une salle comble, 450 personnes étaient connectées en ligne à travers le monde, mais c’est principalement au téléphone que s’est déroulée la bataille pour l'acquisition de ce petit dessin qui jusque-là sommeillait tranquillement au dernier étage d'une chambre de bonne. "On faisait la vente de la maison, il y avait quelques meubles, celui-ci était, au-dessus d'une porte, sans attrait quelconque. La famille ne connaissait absolument pas ce que c'était avant qu'on ne leur apprenne la bonne nouvelle", raconte Bruno Roquigny, fier d'avoir fait l'une des plus belles trouvailles de ses 35 ans de carrière.

Une bonne nouvelle que partage le spécialiste Patrick de Bayser, chargé d'expertiser ce dessin : "dans mon métier d'expert, ce qu'il y a de plus excitant, c'est de retrouver quelque chose qui a été perdu et de redonner son identité. On court après ça, c'est comme notre carotte, notre titre de gloire." Quand ils sont tombés sur la toile, ils n'ont eu aucun doute à reconnaître la technique de Géricault, avec "un brio et une finesse inégalable par rapport à ses contemporains", assure-t-il. Tout le monde connaît Le Radeau de la Méduse, mais plusieurs autres œuvres restent encore éparpillées dans le monde. La redécouverte d'une d'entre elles, signée Géricault, un artiste souvent passé sous silence malgré sa renommée, est un véritable sacre. D'autres œuvres de Théodore Géricault, enfouies dans quelques greniers, restent toujours à découvrir.

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