Vols présumés de Picasso : un consultant en art mis en examen
Les portraits "Tête de femme" et "Espagnole à l'éventail" figureraient parmi les tableaux déclarés volés par Catherine Hutin-Blay, fille de la seconde épouse du peintre, Jacqueline Picasso. La belle-fille du peintre espagnol avait déposé plainte en mars 2015. Olivier Thomas, consultant en art, a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire le 6 juillet. Il est soupçonné d'abus de confiance, d'escroquerie, de recel et de blanchiment à indiqué à l'AFP son avocat Jean-Marc Fedida.
Des tableaux vendus au propriétaire russe de l'A.S Monaco
En 2008, lors de la vente de la maison de Jacqueline et Pablo Picasso à Mougins (Alpes-Maritime), Catherine Hutin-Blay avait chargé Olivier Thomas de vider la propriété et de transporter les tableaux dans une société spécialisée à Gennevilliers (Ile-de-France). Alors qu'elle les pensait entreposés, un restaurateur brésilien l'a alerté en janvier 2015. A la demande d'un intermédiaire, celui-ci a restauré et marouflé (monté sur un support) les œuvres à Genève. Les portraits litigieux auraient rejoint les locaux d'une société appartenant à un marchand d'art suisse, Yves Bouvier, associé d'Olivier Thomas dans plusieurs sociétés. Ils auraient ensuite été vendus en 2013 au milliardaire russe Dmitri Rybolovlev, propriétaire du club de foot de Monaco, pour 27 millions d'euros. En septembre 2015, ce dernier s'était porté partie civile en expliquant les avoir acquis de bonne foi et les avait remis à la justice française.Une caution de 27 millions d'euros
Le consultant en art Olivier Thomas avait déjà été entendu par la justice en novembre. Il avait assuré n'avoir jamais vu les deux portraits litigieux, selon une source proche de l'enquête. Mais les enquêteurs ont retrouvé dans son ordinateur plusieurs photos des gouaches. Il a finalement expliqué début juillet les avoir photographiés début 2009 "pour faire des listes d'inventaires" lors du déménagement d'une autre propriété des Picasso à Vauvenargues (Bouches du Rhône), puis les avoir transportés à Gennevilliers. "Mon client ignore totalement comment ces tableaux ont pu se retrouver par la suite à Genève", a assuré l'avocat Jean-Marc Fedida.De son côté, Yves Bouvier a été mis en examen pour recel de vol. Il proclame également sa bonne foi. Il explique avoir acheté les portraits, ainsi que 58 dessins à l'encre, auprès d'un trust du Liechtenstein "présenté comme étant celui de Catherine Hutin-Blay". Celle-ci affirme n'avoir jamais consenti ni reçu d'argent pour les deux tableaux. Le négociant suisse, qui s'est vu imposer une caution de 27 millions d'euros dans cette affaire, est par ailleurs inculpé à Monaco pour escroquerie, accusé par Dmitri Rybolovlev d'avoir réalisé d'importantes plus-values sur les ventes de tableaux achetés par le milliardaire russe.
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