143 galeries du monde entier à Paris Photo
L'origine des galeries se diversifie, 35 pays étant représentés contre 25 en 2013 parmi les 170 exposants, du Portugal à la Russie en passant par l'Argentine. Avec de nouveaux venus comme une galerie saoudienne de Jeddah, une galerie iranienne ou une galerie d'Istanbul, ou la galerie Beyond de Taipei, qui expose Chen Shun-Chu, un artiste qui évoque sa nostalgie en collant des dizaines de portraits de sa famille ou de ses amis sur des maisons, ou en s'introduisant dans une photo en y collant son portrait.
Il y a aussi de plus en plus de galeries d'art contemporain qui sont présentes à Paris Photo, comme la galerie Daniel Templon qui expose le travail de Pierre et Gilles, dont un portrait de Stromae, vendu à 120.000 euros, ou de Conchita Wurtz.
De nombreuses constructions abstraites
Comme tous les ans, on trouve de toute à Paris Photo, de la photo ancienne à la plus contemporaine, de la plus abstraite à la plus réaliste. On remarque une tendance aux constructions abstraites plus ou moins colorées. Ou à la variété des supports et au mélange des matériaux. Ou encore à l'introduction du relief dans les œuvres.
Paris Photo, c'est d'abord un lieu où on vient acheter des photographies. "Nous sommes dans un moment de maturité du marché", confie à l'AFP Julien Frydman, directeur du salon, qui en est à sa 18e édition. "18 ans, c'est la preuve que la photo est un art majeur", souligne-t-il. Il ne nie pas une "dimension spéculative", mais préfère insister sur la présence à la foire de plus de 250 artistes (sur les 1.230 représentés). Certains seront là pour des signatures de livres, par exemple Martin Parr, Elliott Erwitt, William Klein, Raymond Depardon, Bruce Davidson, Joel Meyerowitz, Alberto Garcia-Alix…
"Il y a beaucoup d'offres supérieures à 100.000 euros, et même des oeuvres à 500.000 euros", ajoute-t-il. Sans doute l'une des images les plus chères de la foire, "Femme dans un palais marocain" d'Irving Penn est proposé à 1,5 million d'euros par la galerie Hamiltons de Londres, qui présente ses photos dans une ambiance luxueuse de lumière tamisée.
Les "meilleurs collectionneurs du monde"
Les prix sont pourtant encore loin de rivaliser avec ceux de l'art contemporain. Ainsi "seulement 38 photographies ont dépassé le seuil symbolique du million d'euros aux enchères", dit à l'AFP Thierry Ehrmann, président et fondateur d'Art Price, leader mondial des données sur le marché de l'art. "Si vous avez dix millions de dollars, résume Tim Jefferies, propriétaire d'Hamiltons, vous aurez du mal à constituer une collection d'art contemporain, mais vous pourrez constituer une belle collection de photos."
Il voit dans Paris Photo le moyen d'avoir "accès aux meilleurs collectionneurs du monde". 65 groupes de musées du monde entier étaient présents l'an dernier pour faire des achats et ils devraient être plus nombreux cette année.
Si vous n'avez pas des millions pour collectionner la photo, une promenade à Paris Photo est toujours l'occasion de s'en mettre plein la vue, de découvrir des photographes qu'on ne connaissait pas ou de revoir ceux qu'on aime. A condition de bien vouloir se délester de 30 euros.
Les derniers trésors du MoMA et l'Inde au début de la photo
D'autant que le salon propose deux expositions cette année, sur la mezzanine. Pour les amateurs de photographie ancienne, une sélection de photos d'Asie du Sud de la collection Alkazi, conservées à New Delhi. Depuis 30 ans, Ebrahim Alkazi, directeur de théâtre indien, collectionne des tirages des 19e et 20e siècles. Il s'agit essentiellement de portraits faits en Inde, au Népal, depuis 1860, souvent colorisés à l'aquarelle ou à la peinture à l'huile, familles de dirigeants, élégantes birmanes…
Et le Museum of Modern Art, dont le departement de photographie est dirigé par Quentin Bajac, l'ancien responsable de la photographie au Centre Pompidou, présente ses dernières acquisions (depuis 2013). Le grand musée new-yorkais, qui collectionne la photographie depuis les années 1930, souhaite mettre en avant la photographie américaine du sud et du nord, avec le New York de William Klein en 1955, des portraits brouillés du Colombien Oscar Muñoz, la photographie conceptuelle avec la Brésilienne Regina Silveira ou de l'Argentine Liliana Porter et la pratique contemporaine avec des portraits saisissants de Katy Grannan ou les photogrammes de catastrophes de Lisa Oppenheim.
Paris Photo, Grand Palais, avenue Winston-Churchill, 75008 Paris
Jeudi 13, vendredi 14 et samedi 15 novembre 2014 : 12h30-20h
Dimanche 16 : 12h30-19h
Tarifs : 30 €. 15€ pour les étudiants
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