164 photos de Willy Ronis vendues par son petit-fils chez Artcurial
Considéré comme l'un des inventeurs, avec Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau et Edouard Boubat, de la photographie dite humaniste, Willy Ronis a légué la quasi-totalité de son travail à l'Etat (en 1983 et 1989).
Décédé en 2009 quelques mois avant son centième anniversaire, il a également laissé 6.000 clichés à son petit-fils, Stéphane Kovalsky lui-même photographe.
C'est au sein de cette succession qu'ont été sélectionnées les 164 photos proposées à la vente ce soir chez Artcurial
Reportage : V. Delahautemaison / S. Gripon / L. Comiot
Icônes de Paris
Parmi celles-ci, beaucoup d'images de Paris et de ses habitants : amoureux sur les quais de la Seine, immeubles anciens menacés par l'urbanisme galopant, vieux métiers ("Vitrier rue Savart, Belleville"), cafés et fêtes foraines... et au passage des chefs d'oeuvre comme "Avenue Simon Bolivar" (1950) ou "Carrefour Sèvres Babylone" (1948, estimé 8.000 à 10.000 euros). Ronis aimaient la beauté des gens dans toute leur simplicité. Il leur vouait un attachement qui dépassait la simple prise de vueStéphane Kovalsky raconte par exemple que son grand-père a revu "Les amoureux de la Bastille" 50 ans après la photo. "Il y a eu plein de gens qui étaient contents de se revoir et de retrouver le photographe" se souvient-il.
L'enfance et le travail
Autres thématiques, l'enfance, un sujet cher à la photographie humaniste, les voyages, New York ou Venise ("Fondamenta nuove", estimée 8.000 à 10.000 euros).Les Français au travail, les usines, les congés payés et les conflits sociaux constituent également un sujet de prédilection pour ce photographe engagé, qui a adhéré au Parti communiste après la guerre et n'en partira qu'au milieu des années 60.
Une de des images célèbres de Willy Ronis, "La syndicaliste Rose Zehner pendant les grèves chez Citroën" (1938), a été retenue par Georges Didi-Huberman pour l'exposition "Soulèvements" au Jeu de Paume.
Elle est estimée 8.000 à 10.000 euros, de même que le célébrissime "Petit Parisien" courant une baguette sous le bras. Une épreuve argentique signée du "Nu provençal", une autre icône, atteint 10.000 à 15.000 euros.
Des tirages estimés entre 1.500 et 3.000 euros
Tous portent "un cachet indiquant sa provenance de l'atelier de Willy Ronis et de la collection de Stéphane Kovalsky, certifiant l'authenticité de l'oeuvre",souligne Artcurial, qui voit avec cette vente l'occasion "d'assainir un marché pollué après le décès de l'artiste par des tirages 'sauvages'".
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