Cet article date de plus de deux ans.

À Pau, le photographe de guerre Éric Bouvet expose ses clichés poignants du conflit en Ukraine

Le Parvis de Pau accueille jusqu’au 10 décembre 2022 l'exposition "Photographier la guerre", d’Eric Bouvet. Un témoignage rare dans les premiers mois du conflit ukrainien.

 

Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Exposition "Photographier le guerre" d'Eric Bouvet au Parvis de Pau jusqu'au 10 décembre 2022 (France 3 Nouvelle Aquitaine)

C'est un récit photographique tout en retenue que propose Éric Bouvet dans sa dernière série de clichés. Intitulée Photographier la guerre, elle relate avec pudeur et sensibilité les conditions de vie des Ukrainiens au tout début du conflit. Ses photos sont à découvrir au centre culturel du Parvis jusqu'au 10 décembre 2022.

Exposition photo Eric Bouvet
Exposition photo Eric Bouvet Exposition photo Eric Bouvet (France 3 Aquitaine / E. Poussard / E. Gonzalez-Larburu / M. Galle)

Fuir ou s'unir

Cela fait près de 40 ans que le photoreporter Éric Bouvet parcourt le monde pour immortaliser les conflits et leurs victimes. De l'Afghanistan à l'Iran, de la Libye à la Tchétchénie et en Ukraine en 2014, où il s’était rendu à Kyiv pour couvrir la révolution du Maïdan.

Lorsque l’armée de Vladimir Poutine envahit l’Ukraine le 24 février 2022, le magazine Polka lui demande de retourner couvrir les conséquences du conflit. L'exode, la peur, les destructions, la séparation des familles, il documente en images le quotidien des populations subitement ébranlées. Comme cette photo poignante d'un dernier adieu déchirant entre un père et son enfant sur un quai de gare de Kyiv, le 5 mars 2022. "Le 'coup de chance' si j'ose dire, c'est que cette main ait été dans une zone d'ombre", explique-t-il. 

Gare de Kyiv, Ukraine, 5 mars. Au bout du quai, devant le dernier wagon, un père dit au revoir à sa famille. Il repart seul en remontant les voies ferrées. “Peut-être que je ne reverrai jamais mon fils...” Comme tous les hommes âgés de 18 à 60 ans, il doit rester dans le pays pour cause de mobilisation. (France 3  Nouvelle Aquitaine)

Pour d'autres, la lutte s'organise dans l'union. Faire front contre l'ennemi et garder ce qui reste de plus précieux : les proches. À l'image de cette photo d'une famille qui pose face à l'objectif, le regard plus déterminé que jamais. "La mère ne veut pas partir parce qu'elle a sa mère qui ne peut pas marcher, et ils vivent à cinq dans la même pièce", détaille Éric Bouvet. 

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Eric Bouvet (@ericbouvet)

Les femmes dans la guerre

Tout au long des deux mois qu'il passe auprès des Ukrainiens, Éric Bouvet part à la rencontre de ces vies brisées avec toujours le même fil rouge : "Comment photographie-t-on la guerre ?  Est-ce-que l'on se laisse emporter par la violence ? Est-ce-que l'on veut saisir et indigner les gens ? Ou est-ce-que l'on veut montrer comment ça s'inscrit dans le coeur et dans la vie des gens et qui l'exprime ?", questionne Marc Belit, responsable programmation Le Parvis. La réponse se lit dans la scénographie de l'exposition avec ces visages de vieilles femmes qui reviennent tout au long du parcours.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par Eric Bouvet (@ericbouvet)

Les photos de guerre sont autant de preuves, d'éléments factuels, des bribes de vérité pour lutter contre la désinformation. "Pour moi, vivre l'histoire en direct, ça n'est pas une passion, je ne suis pas en train de jouer à la belote ou de faire du macramé, c'est un engament total. Le propre de notre boulot, c'est que les gens s'intéressent et se posent des questions", assure Éric Bouvet. 

Exposition "Photographier le guerre" d'Eric Bouvet au Parvis de Pau jusqu'au 10 décembre 2022 (France 3 Nouvelle Aquitaine)

"Photographier la guerre" d'Éric Bouvet au centre culturel du Parvis du centre commercial Leclerc jusqu'au 10 décembre 2022. Du lundi au samedi de 10h à 19h. Gratuit.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.