À Perpignan, l'exposition "La tragédie de Gaza" du photographe Loay Ayyoub déclenche une polémique à Visa pour l'Image

La 36e édition de Visa pour l'Image, inaugurée avec l'exposition "La tragédie de Gaza", a débuté d'emblée par une controverse. Le Maire RN de Perpignan Louis Alliot a refusé de remettre le Prix de la ville au photoreporter gazaoui Loay Ayyoub. Le Festival du photojournalisme se poursuit jusqu'au 15 septembre.
Article rédigé par Anne Elizabeth Philibert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une membre de l'équipe de Visa pour l'image observe des photos de Loay Ayyoub, réunies pour l'exposition "La tragédie de Gaza", le 28 août 2024 à Perpignan. (IDRISS BIGOU-GILLES / AFP)

Si le sujet est ultrasensible, il reste incontournable pour le grand rendez-vous du photojournalisme Visa Pour l'Image, à Perpignan. Le conflit israélo-palestinien aura déclenché une polémique dès l'inauguration du Festival, celui-ci ayant distingué l'exposition du photographe palestinien Loay Ayyoub, intitulée " La tragédie de Gaza".

Or, le maire RN de Perpignan Louis Alliot reproche au photographe gazaoui de manquer d'"équilibre" dans son propos quand il s'exprime sur le conflit via les réseaux sociaux. Il a donc refusé, samedi 31 août, de lui remettre le Prix de la ville de Perpignan, résultat du vote d'un jury réuni pour le festival. "Ce photographe-là est au soutien du Hamas parce que quand le Hamas envoie des roquettes sur les populations civiles d'Israël, lui parle de résistance palestinienne. Non c'est du terrorisme, tout simplement", déclare Louis Alliot.

La Tragédie à Gaza, l'exposition d'un photographe local fait l'ouverture de Visa pour l'Image
La Tragédie à Gaza, l'exposition d'un photographe local fait l'ouverture de Visa pour l'Image La Tragédie à Gaza, l'exposition d'un photographe local fait l'ouverture de Visa pour l'Image (France 3 Occitanie)

En réaction à ce refus, le Directeur de Visa pour l'Image, Jean-François Leroy, a invité le maire de la ville à participer à une grande soirée spéciale, le jeudi 5 septembre, sur les massacres terroristes du Hamas en Israël. Il précise également que le reportage du photographe gazaoui sera récompensé pour sa qualité. "Je rappelle que le Prix de la ville est décerné par un jury de directeurs internationaux. Il est décerné à Loay Ayyoub", insiste-t-il.

Pas facile pour les premiers visiteurs de parler de cette exposition consacrée à Gaza. Certains pensent que le conflit doit avoir un traitement équitable. "C'est une bonne chose qu'elle ait lieu. Je pense qu'il aurait fallu aussi une exposition sur les massacres qui ont eu lieu côté israélien, pour faire le pendant", estime un visiteur. "On aurait pu aussi montrer des photos de ce qu'il s'est passé en Israél, que je trouve tout à fait horrible également bien sûr, mais moi cela ne me choque pas qu'il n'y ait que ce traitement", commente une autre personne.

26 expositions et plusieurs conflits évoqués

Au total, Visa pour l'image présente 26 expositions cette année, parmi lesquelles d'autres conflits sont évoqués. La guerre en Ukraine fait également partie des incontournables. L'exposition "À 5 km du front" de la reporter Anastasia Taylor-Line l'abordera avec un certain décalage. Montrer des sujets qui ne sont pas forcément au cœur de l'actualité des médias traditionnels est l'une des priorités du festival. Deux expositions consacrées l'une au Soudan et l'autre à l'Équateur, signée John Moore, seront ainsi dévoilées.

Visa pour l'image se poursuit jusqu'au 15 septembre 2024

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