Cet article date de plus d'un an.

La chouette Harriet, symbole d'un désastre écologique dans le regard du photographe Nick Brandt, exposé à Perpignan

Cette année, l'impact du réchauffement climatique est dans le viseur d'une quinzaine de photographes exposés à l'occasion de la 35e édition de Visa pour l'image, à Perpignan. Parmi eux, le Britannique Nick Brandt et son éloquente série "The Day May Break".
Article rédigé par Anne Elizabeth Philibert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La chouette Harriet et des personnes dans la brume. Zimbabwe, 2020 (Nick Brandt)

Au cours de son périple au Zimbabwe et au Kenya en 2020, le photographe britannique Nick Brandt a pris des clichés de personnes durement touchées par le changement climatique. Ces rescapés ont survécu aux sécheresses, aux inondations, aux incendies... Ils ont tout perdu mais sont vivants et doivent s'adapter. The Day May Break (traduisez "Le jour peut se lever") est le titre de cette série en trois chapitres que Nick Brandt a signée. Le photographe de renommée internationale présente des portraits de personnes mais aussi d'animaux victimes de la dégradation et de la destruction de l'environnement.

Des clichés pris dans plusieurs sanctuaires et réserves naturelles en Afrique, un continent qui lui est cher. L'image d'Harriet retient donc particulièrement l'attention. Cette chouette sauvage au regard perçant mais dont l'expression oscille entre tristesse et résignation attend, les ailes repliées comme des bras dans le dos. L'animal ne craint plus la présence humaine. En arrière-plan, dans la brume, les ombres de plusieurs personnages apparaissent en clair-obscur. Pour Nick Brandt, cette photo prise au Zimbabwe en 2020 symbolise la conséquence d'un désastre écologique.

L'exposition de Nick Brandt à Visa pour l'image
L'exposition de Nick Brandt à Visa pour l'image L'exposition de Nick Brandt à Visa pour l'image (France 3 Languedoc-Roussillon D. Berhault / J. Marin / P. Zanibelli)

La cruauté des hommes

De New York à Londres, en passant par Berlin, Stockholm, Paris et Los Angeles, le travail de Nick Brandt s'expose dans le monde entier. Pour dénoncer la barbarie des hommes, il réalise des gros plans d'animaux en noir et blanc très esthétiques. Ces clichés pris essentiellement en Afrique s'arrachent. Depuis 2011, il a réalisé des photos d'une rare puissance, à l'image de cette collection intitulée The Empty World dans laquelle il fustige la destruction croissante de la nature et l'exploitation des animaux sauvages par l'homme. Son engagement féroce pour la protection du monde sauvage n'est pas feint. Nick Brandt, qui vit désormais en Californie, a en effet cocréé en 2010 la fondation Big Life pour protéger l'écosystème autour du parc kényan de l'Ambolesi, à quelques dizaines de kilomètres du Kilimandjaro, en Tanzanie.

Alice, Stanley et Najin. Kenya, 2020. (Nick Brandt)

Les images du premier chapitre de cette série exposée à Perpignan ont été réalisées au Zimbabwe et au Kenya en 2020, celles du deuxième en Bolivie en 2022. Le chapitre 3 de la série qui a été pris sur les îles Fidji en 2023 sort en septembre. Les trois séries seront bientôt reliées dans un livre.

Festival international Visa pour l'image - Couvent des Minimes à Perpignan jusqu'au 17 septembre 2023.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.