A Rouen, deux photographes vous tirent le portrait au collodion humide, effet 19e siècle garanti
Installés dans leur studio-container, ils réalisent des portraits imprimés sur plexiglas grâce au collodion humide, un procédé remontant aux origines de la photographie.
L’été dernier, un drôle de studio photo a fait son apparition à la Friche Lucien à Rouen. Un studio installé dans un container où en une demi-heure on vous tire le portrait “à l’ancienne” en utilisant un procédé photographique inventé en 1850, le collodion humide. Des photos uniques imprimées sur plaque de plexiglas.
C'est une technique vraiment artisanale. Chaque geste, chaque seconde entre deux bains à une légère incidence sur l’image. C’est ça qui fait le charme.
Hugo ZangPhotographe
Collodion humide
Hugo Zang et Thomas Halkin utilisent donc pour leurs portraits en noir et blanc, une chambre grand format, du collodion humide et du nitrate d’argent. Le collodion, un nitrate de cellulose dissous dans un mélange d'alcool et d'éther, est coulé sur une plaque de plexiglas (qui ici a remplacé le verre) puis trempé dans un bain de nitrate d’argent pour être sensibilisée. La plaque est ensuite introduite dans la chambre. La technique nécessite plusieurs secondes de pose.
Ce procédé très populaire jusque dans les années 1880 pour la finesse qu’il permettait d’obtenir présente toutefois un inconvénient, toute l’opération doit se faire extrêmement rapidement : “On a quinze minutes pour sensibiliser la plaque dans le nitrate d’argent, la sortir bien protégée, faire la photo, la révéler, la fixer” précise Thomas Halkin. Des portraits uniques qui s’apparentent plus à des œuvres d’art qu’à de simples photos. On leur souhaite de pouvoir rouvrir leur studio-container le plus vite possible après le confinement.
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