À Sarlat, les photomontages de Michel Lagarde détournent la réalité avec tendresse

Lorsque l'on passe devant les photographies de Michel Lagarde, le regard est immédiatement happé par la multitude d'histoires qui se déclinent dans le cadre. Car hors champ, il se passe beaucoup de choses. Est-ce un film des années 1950, un documentaire à l'autre bout du monde, une loge d'un cirque itinérant, un cabinet de curiosités ? Autant de questions qui émanent de ces images en noir et blanc que le photographe a judicieusement intitulées "Dramagraphies". 

Le photomontage au service de l'humour

Entre décor de cinéma et réalité présente, la frontière est mince. Au centre du cadre, vêtu de costumes chinés dans les greniers, Michel Lagarde se met en scène avec humour et autodérision. "Ce n’est pas vraiment moi que je mets en scène dans les Dramagraphies, ce sont plutôt des rôles que j’interprète comme acteur. La distanciation est importante, elle me permet de "projeter" les images plutôt que de les intérioriser. Je ne raconte pas ma vie, je m’amuse à l’interpréter", raconte-t-il. 

Pour créer ce petit monde insolite, Michel Lagarde utilise des décors, des maquettes, du papier aluminium et toutes les techniques photographiques actuelles. Superpositions d'images, trucages ou encore photomontages composent ses oeuvres. "Je me sers des outils de prise de vue et de retouche informatique pour inventer, tel un peintre, une vision photographique", explique-t-il. 

Un conte de fée

Cet ancien décorateur et comédien embarque le visiteur dans un univers semblable à un conte de fée. Le théâtre, le cinéma, la peinture se rejoignent pour créer une image épique. "C'est une photographie, mais je travaille dans un peintre. Je pars d'une feuille blanche, je construis tous les décors et les accessoires et ensuite je prends en photo pour reconstituer une scène", détaille Michel Lagarde. 

Les "Dramagraphies" de Michel Lagarde sont exposées à l'ancien évêché de Sarlat à côtés des clichés du club photo sarladais. Jusqu’au dimanche 18 septembre 2022, tous les jours de 11 à 13 heures et de 15 à 19 heures. Tarif : 3 euros