Forêt millénaire en Ecosse, renardeau sur la route... Ces photographes qui veulent nous faire "réfléchir sur notre rapport avec la nature"

Chaque année, le Musée d'histoire naturelle de Londres récompense les meilleurs clichés qui donnent à voir l'état de la faune et de la flore dans le monde.
Article rédigé par Richard Place
Radio France
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Maxime Colin, devant sa photo exposée au musée d'histoire naturelle de Londres. (RICHARD PLACE / RADIO FRANCE)

C’est le plus prestigieux prix de photographie de la vie sauvage. Il est organisé par le Natural History Museum de Londres. Les lauréats de la 60e édition du Wildlife Photographer of the Year viennent d’être désignés et l’appel à candidatures pour la 61e est lancé, lundi 14 septembre. L’exposition de ces photos magnifiques, amusantes ou tristes, donnent un panorama de la faune et la flore dans le monde. Ces photographes sont aux premières loges pour observer l’évolution de la planète.

Un arbre noueux et sombre dans une forêt où l’on voit du rouge, du jaune, du vert et même du blanc, avec une forme rare de lichen : c’est la photo de Fortunato Gatto prise en Écosse, dans les Highlands, dans un bois de Glen Affric vieux d’au moins 8 300 ans où la pollution n’arrive pas, d’où ces couleurs et ce lichen très particulier. "Mon premier objectif n’est pas de prendre une photo mais développer une relation avec l’environnement, jusqu’à en faire partie, explique le photographe. On veut éveiller les consciences. On parle du futur ici. C’est très important de défendre la beauté de la nature et de la partager. Les plus jeunes doivent savoir que notre monde est rempli de beautés. Je veux les influencer."

Une variété rare de lichen, surnommée "barbe de vieil homme", dans une forêt de Glenn Affric (Highlands, Ecosse). (FORTUNATO GATTO / WILDLIFE PHOGRAPHER OF THE YEAR 2024 / NHM)

Cette photo de Fortunato Gatto a remporté l'un des prix du concours, dans la catégorie "Plants and Fungi". Cette variété de lichen, surnommée "barbe de vieil homme", indique une faible pollution de l'air.

Autre image, primée dans la catégorie "Urban Wildlife" : celle prise par l'Allemand Robin Darius Conz d'un tigre dans la région du Tamil Nadu (Inde). Celui-ci est couché à flanc de colline, sur les hauteurs d'une bourgade, là où jadis poussaient des forêts. Une scène faussement paisible, relève Kathy Moran, présidente du jury : "Au début, on se réjouit de voir un tigre apparemment à son aise, à l'air libre. Mais à mesure que l'on entre dans l'image, la réalité se fait brutale. Où est la forêt, qu’est-il arrivé au milieu naturel ?"

Photo d'un tigre à l'état sauvage dans la région du Tamil Nadu (Inde), primée dans la catégorie "Urban Wildlife". (ROBIN DARIUS CONZ  / WILDLIFE PHOGRAPHER OF THE YEAR 2024 / NHM)

Le Français Maxime Colin, lui, a pris sa photo juste à côté de chez lui, dans la vallée de Chevreuse. On y voit un renardeau assis sur la route, dans un virage. C’est la nuit, il est éclairé par des lampadaires, il semble fixer le photographe. "Cela montre comment la nature s’adapte à nous et comment nous, on ne s’adapte pas à la nature, raconte-t-il. Cette famille de renards, je montre qu’ils sont là, au milieu de maisons et de routes. Nous, on n’arrive même pas à leur laisser une petite place. Ça fait réfléchir à notre rapport avec la nature."

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Quelques heures après ce cliché, le jeune photographe a retrouvé l’animal mort, exactement au même endroit, écrasé par une voiture.

Le reportage de Richard Place avec les lauréats de la 60e édition du prestigieux prix de photographie de la vie sauvage

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