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Circulation(s) 2015 : 46 jeunes photographes européens au 104

Article rédigé par Valérie Oddos
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Circulation(s), le festival de la jeune photographie européenne, est de nouveau au 104, avec 46 artistes, invités ou sélectionnés. Ils viennent de Grèce, d'Italie, de République Tchèque ou de Suède, ils racontent la vie ou des histoires imaginaires. La nouveauté 2015, une exposition pour les enfants. Voici quelques images de Circulation(s), une sélection forcément subjective. Jusqu'au 8 mars 2015

Erik Östensson

Le photographe suédois Erik Östensson saisit les objets et les corps selon des points de vue singuliers, en les sortant de leur contexte, nous les faisant voir autrement : un dos nu arrondi dépasse à peine de la surface de l'eau, un visage se reflète dans une bassine, au bout d'un bras vertical, une main est couverte d'un carré de tissu blanc…
 (Erik Östensson)
Sur des photos de la Cité des doges, Dionisio Gonzalez intègre des projets de grands architectes, jamais réalisés. En imaginant que Frank Lloyd Wright, Le Corbusier, Louis Khan, Aldo Rossi ont mené à bien leur création, il invente une Venise hypothétique qui prend corps sous nos yeux à partir de leurs plans et de leurs dessins.
 (Dionisio Gonzalez)
En Ouganda, une loi de l'an dernier menace de la prison à vie ceux qui sont accusés d'homosexualité. Une loi relayée par la presse à scandale qui appelle au lynchage et publie les photos de militants et de gays présumés. En réponse à cette campagne, Aldo Soligno photographie des militants LGBT ougandais de dos et à contre-jour, ne laissant apparaitre qu'un contour lumineux dans le noir, créant ainsi les négatifs hypothétiques des images diffamatoires des journaux.
 (Aldo Soligno)
Son père est cardiologue. Camilla Pongiglione expose un travail réalisé après qu'il a été victime d'une crise cardiaque en 2012. Depuis toujours, elle associe le cœur à la figure de son père. Pour elle c'est une machine compliquée, un moteur de passions. Elle l'évoque avec des dessins, des photos de formes qui lui ressemblent. Le rouge d'une grenade coupée en deux est la seule tache de couleur au centre de l'ensemble en noir et blanc.
 (Camilla Pongiglione)
En juin 2014, la ville de Varna, en Bulgarie, a été frappée par de très fortes pluies qui ont déclenché une vague destructrice et meurtrière de trois mètres de haut. Nikola Mihov s'est rendu dans un quartier rom, un des plus touchés, et a recueilli le récit de ses occupants. Pour eux, c'est la rupture du réservoir de la caserne voisine qui a provoqué la catastrophe, ou bien peut-être la colère divine. Le photographe nous livre la triste beauté de leurs intérieurs colorés, dévastés et couverts de boue.
 (Nikola Mihov)
Ioannis Stefanidis a photographié Madame Olga chez elle, comme si c'était sa mère. On sent que cette femme n'a pas eu une vie facile. Veuve, elle s'est retrouvée avec trois enfants. Aujourd'hui seule, elle a des problèmes de santé. On la voit, de très près, manger, prendre ses médicaments, se déshabiller. Un regard tendre et pudique.
 (Ioannis Stefanidis)
Dita Pepe a eu l'idée amusante de se demander ce que pourrait être sa vie si elle était née ailleurs, entourée d'autres personnes. Qui serait-elle devenue ? A quoi ressemblerait sa vie ? Alors elle se met en scène en couple ou en famille avec un violoncelliste devant une maison bourgeoise, avec mari et enfants roms dans la rue, avec quatre enfants sur un lit, avec un Batman grassouillet…
 (Dita Pepe)
César, ce sont des photos de bébés nés par césarienne quelques secondes avant la prise de vue. Christian Berthelot a saisi ce bref instant où l'enfant vient au monde et s'exprime pour la première fois, chacun à sa façon, déjà. C'est la première représentation d'un nouvel être humain, unique (ici, Maël, né le 13/12/2013 à 16h52, 2 kg 800 - 18 secondes de vie)
 (Christian Berthelot)
Sept dames auraient vécu là, sept sœurs célibataires, qui hanteraient toujours les lieux. Tito Mouraz est revenu là où il était né, a demandé aux gens de raconter le lieu et sa mémoire. Il les a photographiés, ainsi que les arbres, les herbes, un chien la nuit. Des images en noir et blanc doucement nostalgiques.
 (Tito Mouraz)
En Italie, et en particulier dans le nord-est où la Ligue du Nord et sa campagne contre l'immigration sont populaires, il n'est pas facile de pratiquer l'islam. Il n'y a que deux mosquées officielles. Nicolò Degiorgis est parti à la recherche des autres lieux de prière, les lieux de fortune installés dans des hangars, des sous-sols, des garages. Les tapis forment une mosaïque de couleurs dans la grisaille.
 (Nicolò Degiorgis)
Aujourd'hui, dans les brocantes et vide-greniers, n'importe qui peut acheter les photos des ancêtres de quelqu'un d'autre, qui deviennent un produit de consommation comme un autre, comme une barre chocolatée ou une bouteille d'eau. Audrey Laurens s'est amusée à inventer un "distributeur d'ancêtres photographiques", comme un distributeur de sucreries, qui permet à chacun de se composer une famille imaginaire.
 (Audrey Laurans)

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