Coronavirus : les Rencontres de la photographie d'Arles qui devaient avoir lieu tout l'été sont annulées
Le conseil d'administration annonce l'annulation des Rencontres d'Arles, prévues de juin à septembre
Les 51e rencontres internationales de la photographies d'Arles, prévues du 29 juin au 20 septembre, ont été annulées en raison de la pandémie de coronavirus, a annoncé ce mercredi 29 avril le conseil d'administration du festival.
"Depuis près de deux mois, les Rencontres d'Arles ont envisagé tous les scénarios pour tenter de s'adapter à une situation sans précédent et maintenir le festival dans le respect des mesures qui s'imposent. Mais face à l'impossibilité de produire les expositions, d'équiper les lieux, face à l'interruption des échanges internationaux, et en tenant compte des nouvelles recommandations du gouvernement, nous devons renoncer à organiser l'édition 2020 des Rencontres d'Arles", écrit le conseil d'administration dans un communiqué.
C'est la première fois que les Rencontres d'Arles sont annulées
En présentant le programme, le 12 mars, cinq jours avant l'annonce du confinement par le président de la République Emmanuel Macron, son directeur, Sam Stourdzé avait pressenti que cette 51e édition pourrait, comme d'autres manifestations publiques, souffrir des conséquences de l'épidémie et indiqué "déjà mettre toutes les solutions en oeuvre pour accueillir le public".
"Jamais décision n'aura été aussi difficile à prendre", écrit le conseil d'administration. C'est la première fois de leur histoire que les Rencontres, dont la première édition a eu lieu en 1970, sont annulées. Devenu l'un des principaux festivals de photo au monde, les Rencontres connaissent un succès populaire planétaire. De 60 000 visiteurs en 2008, la fréquentation est passée à 145 000 en 2019.
"Nous cherchons d'ores et déjà des alternatives aux lourdes conséquences de cette annulation. Par ailleurs, nous allons épauler au mieux les artistes et commissaires d'expositions en leur versant leurs droits d'expositions", poursuit le communiqué.
Un nouveau coup dur pour la ville
"Nous avons aussi une pensée pour les nombreux Arlésiens qui se mobilisent en contribuant à l'accueil du public du festival pendant tout l'été." Après l'annulation de la féria de Pâques, c'est un nouveau coup dur pour la ville d'Arles, ex-ville ouvrière frappée par la désindustrialisation, désormais tournée vers le tourisme.
Trente-cinq expositions étaient prévues pour cette édition qui avait pour thème la résistance, mêlant photographie, collages et cinéma. C'était la dernière pour Sam Stourdzé, spécialiste de la photographie, qui avait pris la tête des Rencontres de la photographie en 2014 : il a été nommé, début mars, à la direction de la Villa Médicis à Rome.
En un demi-siècle, plus de mille expositions ont rassemblé quelque 1 600 artistes, et 26 directeurs ou directrices artistiques se sont succédé à la tête des Rencontres. Le budget de 7,8 millions d'euros est partagé entre mécénat, subventions et billetterie. Le festival, gratuit pour les Arlésiens, génère, selon la municipalité, 22 millions d'euros de retombées économiques dès 100 000 visiteurs.
En France, la plupart des festivals de l'été ont dû être annulés, notamment, dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur : le festival de Cannes, le festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence, le festival international de théâtre d'Avignon, les chorégies d'Orange. Mercredi, le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé l'interdiction d'évènements rassemblant plus de 5 000 personnes au moins jusqu'au mois de septembre
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