Décès de Hilla Becher, photographe de l'industrie déclinante
Quand Hilla et Bernd (décédé en 2007) se rencontrent à la fin des années 1950, elle est photographe et il est peintre. Dès 1959, ils commencent à photographier des bâtiments industriels désaffectés et menacés de disparition, d'abord dans la Ruhr, puis dans des régions industrielles en France, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis.
Comme August Sander, qui a, entre les deux guerres, photographié systématiquement des typologies professionnelles en Allemagne, les Becher opèrent de façon extrêmement rigoureuse.
Le protocole est toujours le même : la vue est frontale, l'objet est centré et isolé de son contexte, la prise de vue en noir et blanc, à la chambre 8x10 pouces sur un temps de pose de 20 secondes, est effectuée des conditions de lumière invariable, par temps couvert et sans présence humaine.
Des "sculptures anonymes"
Dans ces bâtiments créés "sans intention esthétique", et qu'ils appellent des "sculptures anonymes", ce qui intéresse les Becher, c'est la diversité de formes de structures qui ont au départ des fonctions identiques.Pendant 50 ans, ils ont produit des milliers de photos qu'ils ont classées en fonction de la région et du type de bâtiment, produisant des séries de châteaux d'eau, de silos, de gazomètres, de hauts-fourneaux, de chevalement de puits de mine. Ils exposent des ensembles de formes similaires mais pas identiques.
En 1976, Bernd Becher ouvre la première classe de photographie artistique à l'Académie des Beaux-Arts de Düsseldorfk, où il aura comme élèves Andreas Gursky (le photographe le plus cher du monde), Thomas Ruff, Thomas Struth, Candida Höfer.
On peut trouver de la froideur ou une grande beauté (ou les deux) dans les images "objectives", en séries, de Hilla et Bernd Becher. Elles ont été le point de départ de l'école de photographie dite de Düsseldorf.
Hilla Becher à Paris Photo en 2004
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