"Devant Verdun" : Jacques Grison photographie la terrible absence des Poilus
Le champ de bataille de Verdun est aujourd'hui l'espace d'exploration du photographe Jacques Grison. Petit-fils d'un de ceux qui sont venus y combattre, lui-même né à Verdun, l'Histoire du lieu fait partie de sa vie. En un siècle, la nature y a repris ses droits. Les plantes ont poussé, les arbres ont regagné de la hauteur, mais la terre reste meurtrie et elle est aujourd'hui percluse de trous d'obus. Dans une ambiance à nouveau habitée par le chant des oiseaux, on continue de dégager ce qui reste des corps des jeunes gens tués-là.
Des objets, des armes, vêtements, chaussures, ustensiles de cuisine réapparaissent aussi, rongés par le temps, déformés par la rouille ou gainés de bois, digérés par le temps et la végétation. Jacques Grison y traque les traces des soldats de 14-18 qui hantent ses images par leur absence. Ce sont ces photos qu'expose le Couvent de Minimes de Perpignan jusqu'au 23 décembre 2018 sous le titre "Devant Verdun".
Reportage : France 3 Pays Catalan A. Cheron / J. Puakavase / J. Olivier
Quand j'ai vu ces bandes se dessiner, j'ai senti quelque chose. Certains peuvent s'inquiéter pour ma santé mentale et mes hallucinations, mais il n'empêche que quelques années plus tard, il y a vingt-six corps qui ont été retrouvés à cet endroit là.
Jacques Grison, photographe
Une chaussure à moitié dévorée par le temps, une pelle rouillée, une baïonnette fichée depuis cent ans dans la ferrure d'une porte, chaque photo de Jacques Grison est un portrait, celui d'un absent, venu combattre à Verdun et bien souvent y perdre la vie. Entre le 21 février et le 18 décembre 1916, 700 000 hommes, français et allemands, y sont morts, y ont été blessés ou portés disparus.
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