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Dorothea Lange, Shadi Ghadirian, Delphine Balley : treize regards de femmes photographes rayonnent au Cellier de Reims

Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Le Cellier de Reims présente jusqu'au 29 juillet 2018 une exposition de treize femmes photographes. A travers une centaine de photos, elle posent chacune leur regard sur le monde. De l'Iran actuel de Shadi Ghadirian à l'Amérique d'hier de Dorothea Lange, le parcours offre un large panorama à la fois intime, esthétique et sociologique.

Dorothea Lange

L'expositon organisée par la Salle d'attente présente à Reims une trentaine de clichés de la photogtaphe américaine Dorothea Lange. Durant les années 1930, elle immortalise la grande détresse que les Américains subissent lors de la Grande Dépression. A l'image de cette femme soucieuse, au visage fatigué qui tient contre elle ses deux enfants. Les photographies poignantes des sans-abris de Dorothea Lange attirent l’attention de la Farm Security Administration qui la recrute comme photographe officielle. Elle publie dans le San Francisco News ses clichés qui touchent une partie de la population américaine, appréciés pour leur justesse et leur pouvoir évocateur. Son travail va permettre le déblocage d’une aide d’urgence de nourriture par le gouvernement fédéral.
	Elle restera à tout jamais le visage de la Grande Dépression, symbole de force et d’espoir. Cette image, élevée au rang d’icône, reflet d’une femme soucieuse au visage fatiguée, tenant dans les bras ses deux enfants, est aussi la photographie la plus connue de Dorothea Lange. Mais qui était celle que l’on surnommera la Mona Lisa des années 30 ? Elle restera à tout jamais le visage de la Grande Dépression, symbole de force et d’espoir. Cette image, élevée au rang d’icône, reflet d’une femme soucieuse au visage fatiguée, tenant dans les bras ses deux enfants, est aussi la photographie la plus connue de Dorothea Lange. Mais qui était celle que l’on surnommera la Mona Lisa des années 30 ? 
 (Dorothea Lange)
Qu’est-ce qu’un fait divers ? Surtout, qu’est-ce que la presse nous révèle du fait-divers ? Une brève, une image sanglante, un chapeau de titre. Le fameux tabloïd anglais News of the World, dès la première moitié du XIXe siècle et jusqu’à aujourd’hui, est un des spécialistes du genre. « À partir de cette histoire inventée – en 1872, une mère possessive, castratrice, décide de couper la natte de 78 pieds de long de sa fille – j’ai voulu mettre en scène différentes étapes de ce drame invraisemblable, tel que la presse aurait pu nous les livrer. J’ai repris l’esthétique des portraits de famille de l’époque tout en accumulant dans l’image des détails qui sont les indices permettant d’imaginer l’histoire ». Delphine Balley
 (Delphine Balley)
Elina Brotherus interroge les rapport entre photograophie et peinture mais également la représentation de l'artiste au modèle. L’artiste pose nue, dans un atelier vide, devant deux peintres formés à la tradition classique du
	portrait à l’académie russe de Saint-Pétersbourg. L’artiste devient ainsi à la fois un modèle pour les deux peintres mais aussi le modèle de sa propre photographie.
 (Elina Brotherus)
La jeune photographe, Shadi Ghadirian, est représentative des jeunes artistes intellectuels et d'avant-garde d’Iran du début du 21ème siècle. Shadi Ghadirian pose la question de la place attribuée à la femme iranienne, prise entre tradition et modernité. Sa série "Miss Buterfly"est une interprétation personnelle du mythe d’Arachné et de l’histoire de Pénélope, épouse d’Ulysse. Deux mortelles ayant tissé, l’une pour défier l’autorité (la déesse Athéna) et l’autre afin de prouver son amour à son mari qu’elle n’a cessé d’attendre. 
 (Shadi Ghadirian )
Depuis 2015, Camille Gharbi s’intéresse notamment à la crise migratoire européenne, à travers le prisme des villes de Paris et de Calais. Réalisées au printemps 2016, dans la « Jungle de Calais », ces images donnent à voir quelques une des constructions qui s’élevaient alors dans le camp de la Lande, qui a abrité plusieurs milliers de demandeurs d’asile, démantelé, sur décision du Ministère de l’Intérieur, à l’automne 2016.
 (Camille Gharbi)
Photographe franco-marocaine, Leila Alaoui explore ce que vivent les migrants en provenance de l’Afrique sub-saharienne et qui, attirés par l’illusion des rivages de l’Europe, se lancent dans un périlleux voyage. La vidéo met en exergue le traumatisme collectif causé par l’expérience physique de traverser des frontières, de devenir une communauté fragilisée dans un nouvel environnement. Alors qu’elle travaillait sous l’égide d’Amnesty International au Burkina Faso, sur les droits des femmes, Leila Aloui fut grièvement blessée lors d’un attentat à Ouagadougou. Elle a succombé à ses blessures le 18 janvier 2016.
 (Leila Alaoui)
Lorsque Carolle Bénitah redécouvre des photographies de son enfance, ce n’est pas la nostalgie mais l’étrangeté de ces images qui la saisit. Chaque image devient un rapport paradoxal à son identité, à son histoire et au temps, entre distance et familiarité. L’artiste modifie et réinterprète ses souvenirs par la broderie et le perlage.
 (Carolle Benitah)
En 2001, Jean Brundrit installe un « container-appareil-photo » (sténopé) sur le front de mer du Cap qui offre une vue sur la Montagne de la Table, sur la ville et le port, ce décor qui est reproduit à l’envi sur les cartes postales du Cap. Les visiteurs sont invités à entrer dans le container. Habitués à l’obscurité, ils perçoivent une image du Cap mais à l’envers. Cette vue se reflète sur toutes les faces intérieures du container, les couvrant de couleurs et de lumières.
 (Jean Brundrit)
Après des années passées à couvrir la vie politique pour la presse française et internationale, Mélanie-Jane Frey abandonne le photojournalisme pour se consacrer au travail artistique. Mélanie-Jane Frey a ressenti le
	besoin de renouveler sa façon de faire de la photo politique, de « déconstruire » le modèle, la norme sur la forme de l’image, de contourner aussi les attentes et les pressions des politiciens. La série « Homo politicus » -à la découverte de l’animal politique- est un regard subjectif et artistique sur le monde politique français.
 (Mélanie-Jane Frey)
Après neuf mois de bataille contre l’Etat Islamique menée par l’armée irakienne, appuyée par les frappes de la coalition internationale, la ville de Mossoul, aux mains de Daesh depuis trois ans, tombe enfin. La vieille ville, qui a accueilli le dernier réduit de Daesh, est presque totalement détruite. Ce travail photographique de Laurence Geai raconte cette bataille et notamment les semaines de combats, son lot de massacres, vengeances et exécutions sommaires. Il raconte l’absurdité humaine.
 (Laurence Geai)
Certaines techniques orientales comme l’hyper-conscience, le yoga ou la méditation trouvent un écho dans nos vies surchargées d’occidentaux. Patience, grâce et laisser aller sont les nouveaux mantras, qui peuvent sembler des clichés en dehors des rares moments où l’on peut les vivre réellement. Ce travail a commencé avec l’expérience de la pratique de méditation de Wilma Hurskainen.
 (Wilma Hurskainen,)
Depuis un siècle, l’histoire de l’Iran est jalonnée d’assassinats et de morts violentes : politiciens, journalistes et intellectuels ont perdu la vie parce qu’ils se sont battus pour une vie meilleure. Que se serait-il passé s’ils avaient échappé à ce destin tragique ? Hantée par cette question, Azadeh Akhlaghi a reconstitué en photos les scènes des morts « tragiques » et « soudaines » de ses compatriotes.
 (Azadeh Akhlaghi)
De pesantes nuées en nuées d’encre, les photographies d’Hélène Virion nous entraînent dans des univers oniriques où nos perceptions habituelles n’ont plus cours. À fleur d’eau comme en plein ciel, Hélène Virion se joue du réel, de ses reflets et de ses mirages pour constituer des mondes célestes flirtant avec des non-lieux.
 (Hélène Virion)

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