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Foisonnante et essentielle, la microfaune de nos sols mise en lumière par les photos de Philippe Lebeaux au Muséum de Grenoble

Dans le cadre de l’exposition "Les petites bêtes du sol", le photographe et vidéaste Philippe Lebeaux révèle l’incroyable biodiversité du sol et la beauté des micro-organismes qui le composent. 

Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le collembole et la goutte d'eau. Cette photo a remporté le grand prix toutes catégories, 1er prix macro et 2ème prix mini-série au concours photo Melvita Awards – Terre Sauvage en 2014 (C)

Il s’en passe des (belles) choses sous nos pieds quand nous foulons les champs et les forêts ! C’est ce que révèlent les photos de Philippe Lebeaux présentées jusqu’au 29 avril au Muséum de Grenoble. L’exposition Les petites bêtes du sol met en lumière, sous un angle artistique, cette faune microscopique qui peuple nos forêts, nos jardins et nos composteurs. Une vie grouillante, très utile mais méconnue.   

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Expo Les petites betes du sol {} (FTR)

Rencontre avec le collembole

Pour Philippe Lebeaux, tout a débuté à l’automne 2006, lors d'une promenade en forêt. Il photographie des mucors, sortes de champignons, qui forment de jolis filaments. En développant les clichés, il découvre la présence sur ces mêmes filaments de petites créatures de 2 à 3 millimètres : les collemboles. Ces travailleurs de l’ombre, déjà présents sur terre il y a 400 millions d’années, vont changer son regard de photographe en le poussant à s’intéresser à toute cette vie souterraine et invisible.       

Philippe Lebeaux scrute une vie microscopique qui se révèle belle et utile.  (Philippe Lebeaux)

Beaux et utiles !

Collemboles, mais aussi vers, acariens, myriapodes, cloportes... toutes ces petites bêtes, dont la seule vue fait frémir certains, se révèlent fascinants à travers l’œil du photographe. C’est un magnifique théâtre que révèle Philippe Lebeaux, un décor naturel où chacun a sa place, son rôle et son utilité. "On n’aurait pas ces détritivores, nos forêts, ce serait de la moisissure, souligne Philippe Lebeaux. C’est grâce à eux, qui décomposent la matière organique, qui ensuite apportent des nutriments pour les plantes et forment l’humus."

Collembole juvénile qui s’est mis à l’abri sous un champignon « Pezize turquoise », alors qu’il pleuvait. (PHILIPPE LEBEAUX)

De cette rencontre fortuite avec le collembole et ses potes détritivores, Philippe Lebeaux a fait un livre, Planète Collembole, la vie secrète des sols, en collaboration avec Jérôme Cortet, docteur en écologie des sols (2015, éditions Biotope). Il a également participé au film La vie des sols, le vivant qui travaille pour nous, réalisé par Christiane et Michael Hughes et produit par Télé Promotion Rurale et le Conservatoire d’espaces naturels Rhône-Alpes.

Un parcours atypique

Originaire de la région lyonnaise, diplômé d'arts graphiques, Philippe Lebeaux a d'abord travaillé dans la création de jeux vidéos avant de changer de vie. En 2007, il part dans les Cévennes participer à la construction d'une écoferme pédagogique où il propose des stages de photo et des animations pour le public. Après un retour à la communication graphique, il se consacre aujourd'hui à ses passions : l'image, à travers la réalisation de reportages photos et de films, et le jardinage. Une façon très terre à terre de côtoyer ses futurs modèles !

Fructifications de myxomycètes, organismes qui sont à la fois, champignon, animal et végétal. (Philippe Lebeaux)

Exposition "Les petites bêtes du sol" - Jusqu'au 29 avril - Muséum de Grenoble , salle Montagne - 1 Rue Dolomieu - 38000 Grenoble - Tél. : 04 76 44 05 35 - Entrée Gratuite

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