Gilets jaunes : rencontre avec Valéry Hache, le photographe des "Deux Marianne"
Etre là au bon moment. Saisir l'instant. Mais surtout prendre un cliché qui raconte une histoire. C'est l'objectif des photojournalistes. C'est le quotidien de Valéry Hache qui travaille pour l'AFP. Samedi 15 décembre sur les Champs-Elysées, le photographe niçois asiste au face-à-face silencieux de deux femmes. L'une est en bleu, elle porte l'uniforme de la gendarmerie, guerrière aux allures d'Angelina Jolie dans Tomb Raider. De l'autre côté de son bouclier, une femme aux seins nus, vêtue d'un bonnet phrygien, une Marianne des temps modernes aux airs de Femen. Deux incarnations de la France, deux visages de la République. Deux faces de la France divisée. Deux Marianne : l'une régalienne, l'autre révolutionnaire. Un cliché qui s'incrustera durablement dans la rétine de l'Histoire.
Reportage : France 3 Nice, O. Chartier-Delègue / J. Soffer / L. Buyse
Elles avaient le même visage, on aurait dit deux soeurs : les mêmes yeux, le même nez, le même profil, la même coiffure. Il y a un moment où elles se sont regardées comme deux aigles avec un regard perçant. Là, j'ai fait deux photos. J'ai regardé tout de suite, c'était bon. Je suis reparti.
Valéry Hache
Photoreporter
La performance d'une artiste
Cette mise en scène est en fait l'oeuvre de Deborah de Robertis, artiste franco-luxembourgeoise connue pour ces "happening" controversés. Début septembre, elle s'était intégralement dénudée au sanctuaire de Lourdes pour incarner la Vierge Marie. Arrêtée sur place, elle sera jugée en mai prochain pour "exhibition sexuelle" par le tribunal correctionnel de Tarbes. Dans le même esprit, l'artiste a incarné la Joconde au musée du Louvre ou reproduit "L'origine du monde" de Gustave Courbet au musée d'Orsay. A chaque fois, elle a été interpellée pour exhibition sexuelle.
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