La grande aventure du vinyle en 600 pochettes de disques à Arles
Six cents pochettes de disques sont exposées dans les anciens ateliers de la SNCF, dans le cadre des Rencontres internationales de la photographie, retraçant les liens étroits entre photographie et musique. "Nous avons voulu montrer le travail des grands photographes sur les pochettes de disque", expliquent les deux commissaires d'exposition, Antoine de Beaupré et Serge Vincendet.
Reportage : A.Martiniky / X.Schuffenecker / A.Despretz
Les photographes marquent leur temps
Le Français Lucien Clergue, cofondateur des rencontres d'Arles, fait partie des ces photographes étroitement associés à la musique. Ami de Manitas de Plata, il a illustré tous les albums du guitariste manouche. L'exposition affiche encore Jean-Paul Goude mettant en scène Grace Jones, William Klein photographiant Serge Gainsbourg, Miles Davis par Irving Penn, David Hamilton faisant poser un Claude François juvénile. Les labels de disques ont aussi contribué à l'essor de la photo sur vinyles, dont Blue note, label mythique du jazz. L'exposition met en regard les photos originelles et les photos retravaillées pour les pochettes, dont John Coltrane, Lee Morgan, "des images jamais vues auparavant", dit Antoine de Beaupré.
Par ailleurs, "les photographes marquent leur temps. Certaines photos sont très années 50, d'autres années 70 ou 80", ajoute-t-il. Les pochettes d'ESP créée en 1964 montrent de beaux portraits noirs et blancs des grandes figures du free jazz. Fin des années 60, les pochettes d'ECM puis d'Hipgnosis délaissent le portrait pour des photos totalement abstraites et minimalistes, telles celles des Pink Floyd. Avec plus de 350 pochettes, Jean-Baptiste Mondino est celui "qui a réalisé le plus de pochettes de disque au monde", raconte Serge Vincendet. Parfois, ce sont les musiciens qui se sont mis au service de la photo en exploitant les fonds de tel ou tel photographe connu comme Rickie Lee Jones avec Brassaï.
Aujourd'hui, la disparition du support physique de la musique au profit d'un support numérique dématérialisé, menace-t-elle la photographie ?, s'interroge le visiteur. "Il y aura toujours besoin d'un visuel photographique ou graphique pour illustrer un album", affirment les commissaires.
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