La photographe américaine Vivian Maier à l’honneur d’une double exposition à Quimper et Pont-Aven
Ses dizaines de milliers de photographies ont été découvertes par hasard, quelques mois avant sa mort dans l’anonymat en 2009. Depuis, l’œuvre de celle que l’on a surnommée la nounou photographe suscite un intérêt constant dans le monde entier. Le musée des Beaux-Arts de Quimper et celui de Pont-Aven lui rendent hommage avec une double exposition à découvrir jusqu’au 29 mai 2022.
Elle est considérée aujourd’hui comme l’une des plus grandes photographes de son temps, faisant l’objet de nombreuses expositions à travers le monde. Un succès que Vivian Maier (1926-2009) n’aura pas connu de son vivant, ses près de 150 000 clichés, dont certains non développés, ayant été découverts par hasard en 2007. Le jardin caché de cette nounou qui, à partir des années 50, a fait des rues de New York puis de Chicago, son terrain de jeu favori, posant un regard singulier sur la société américaine, mais jouant aussi avec son image, pionnière dans l’art de l’autoportrait. Deux facettes de son œuvre présentées simultanément au musée des Beaux-Arts de Quimper et au musée de Pont-Aven en Bretagne.
Bien avant les selfies
Employée comme nounou par des familles aisées à New York, puis à Chicago, Vivian Maier a su capter des moments de vie dans les rues des quartiers populaires. "Je pense que l’appareil photographique, c’était le prolongement de sa main, mais aussi un vecteur de relation au monde. Elle a beaucoup révélé ce qui se passait dans l’envers du décor. Quand elle photographie les pauvres, elle n’est jamais dans un rapport critique, ils se présentent tels quels, ils n’essayent pas de séduire, ni même de sourire", explique Anne Morin, la commissaire de l'exposition.
Parmi ses dizaines de milliers de clichés qui auraient pu disparaître, une multitude d’autoportraits où elle joue avec son image, avec les ombres, bien avant la mode des selfies. Jusqu’à cent par ans sur quarante-cinq ans précise Anne Morin : "C’est comme un clin d’œil à sa situation sociale, à ce déterminisme que finalement elle a embrassé puisqu’elle était domestique, sa mère était domestique, sa grand-mère cuisinière ; donc, d’une certaine manière, c'était : j’affirme ma condition, mais j’ai une identité qui existe et qui s’inscrit dans cette société qui me rejette d’une certaine manière."
"Vivian Maier e(s)t son double" au musée de Pont-Aven et "Vivian Maier, New York – Chicago" au musée des Beaux-Arts de Quimper – jusqu’au 29 mai 2022.
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