Le festival Portrait(s) de Vichy célèbre la jeunesse et explore le nouveau monde
La ville thermale organise jusqu'au 25 octobre 2020 la huitième édition du festival Portrait(s). A ciel ouvert ou dans des espaces dédiés, douze photographes posent un regard très particulier sur notre époque.
Vichy retrouve enfin son festival Portrait(s) à part entière. Aménagée en raison des contraintes sanitaires, cette huitième édition se tient jusqu'au 25 octobre 2020 dans la ville de l'Allier. Cette année, le rendez-vous artistique, met à l’honneur douze photographes dont le point commun est de réinventer l’art millénaire du portrait.
L'âme des adolescents de Claudine Doury
Depuis plus de vingt ans, Claudine Doury sonde les errances de l’adolescence. Une période de la vie chahutée par les doutes, ponctuée d’embrasements soudains et d'instant de lassitude infinie. La photographe réunit pour la première fois des portraits de jeunes filles et de jeunes hommes issus de séries d’images réalisées au fil de ses voyages entre France et Pays de l'Est où elle observe les métamorphoses de sa propre fille. "A force de photographier les adolescents, je vois une espèce de nostalgie et aussi une peur de la fin d'un monde avec ces inquiétudes et interrogations", constate la photographe
Rock'n'roll attitude, jeunesse bousculée ou bridée
A travers sa série The Teds, le photographe Chris Steele-Perkins met en lumière le phénomène culturel des années 1970 au Royaume-Uni. Au-delà du look saisissant de ces teenagers - cheveux sculptés à la gomina, pantalons tuyau de poêle... - le photographe anglais a suivi dans les dancings, les pubs, les parkings, une jeunesse en perte de repères qui annonçait le mouvement punk.
A l'opposé de ces looks rock'n'roll, le visiteur découvre dans le même espace d'exposition les portraits de Paolo Verzone. Le photographe italien sillonne l'Europe de 2009 à 2014 afin de réaliser les portraits de jeunes officiers, cadets des plus grandes académies militaires du continent, en Espagne, France, Grèce et Italie, qui forment l’élite militaire de leur pays.
De l'autre côté de la Manche, le photographe Ed Alcock a suivi et recueilli pendant quatre ans les paroles et témoignages de Britanniques au fil des avancées et des impasses du Brexit, de l’Écosse au pays de Galles, en passant par Londres.
Son regard, à fois tendre et ironique sur son pays d'origine, associe une démarche documentaire et la mise en scène de portraits. "Mon envie n'était pas de juger mais d'essayer de comprendre", explique le photographe franco-britannique.
Charles Fréger et ses mascarades
Autre invité de marque dans cette édition 2020, Charles Fréger et ses photos qui s'approchent d'une démarche anthropologique. Après l’Europe et le Japon, le photographe explore les états d'Amérique. Entre 2014 et 2018 il parcourt quatorze pays, du sud des États-Unis au Brésil, et dresse un panorama des mascarades, ces rites venus d'Afrique. Costumes spectaculaires, parures colorées ou masques impressionnants, ces cérémonies indigènes sont à lire comme des moments intenses où les fantômes d’anciens captifs se libèrent d’une oppression séculaire. L'exposition Cimarron voyage à travers l'hexagone. Après Périgueux (ci-dessous dans la vidéo), la voici présentée en extérieur sur l'esplanade du Lac d'Allier.
Le festival Portrait(s) propose également un extrait de la série de la réalisatrice et photographe américaine Danielle Levitt, We are experienced, 2006. Des commentaires du public recueillis par la médiatrice en amont de l'exposition sont diffusés dans la salle d’exposition.
Ouverture des expositions jusqu’au 25 octobre du mardi au dimanche de 14 heures à 18 heures. Entrée libre. Masque obligatoire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.