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Le festival Visa pour l'image décerne son Visa d'or News au photographe ukrainien Maloletka pour ses reportages à Marioupol

Le Visa d'or News, prix le plus prestigieux du festival international de photojournalisme Visa pour l'image de Perpignan, a été décerné samedi à Evgeniy Maloletka pour ses reportages à Marioupol, ville du sud de l'Ukraine massivement bombardée.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'explosion due à une rocket tirée par un char russe, sur un immeuble d'appartements de Marioupol, le 11 mars 2022. La photo est prise par Evgeniy Maloletka de l'agence Associated Press.    (EVGENIY MALOLETKA/AP/SIPA / SIPA)

Le festival Visa pour l'image de Perpignan, a décerné le 3 septembre son prix le plus prestigieux, le Visa d'or News, à Evgeniy Maloletka, photographe ukrainien de l'agence Associated Press pour ses reportages à Marioupol, ville du sud de l'Ukraine massivement bombardée.

Le photographe ukrainian Evgeniy Maloletka reçoit le prix Visa d'or News à la 34e édition de Visa pour l'Image de Perpignan le 3 septembre 2022. (RAYMOND ROIG / AFP)

Premier et dernier à couvrir Marioupol

Très ému, Evgeniy Maloletka a dédié son prix "au peuple ukrainien", en soulignant l'importance de cette reconnaissance de son travail. Maloletka, 35 ans, et son compatriote Mstyslav Chernov, 37 ans, vidéaste d'AP, ont été les premiers journalistes à entrer dans Marioupol le 23 février, une heure avant la première bombe, et les derniers à en partir le 15 mars.

Des cadavres déposés dans une fosse, faute de pouvoir les enterrer à cause d'incessants bormbardements russes, dans une banlieue de Marioupol, le 9 mars 2022.   (EVGENIY MALOLETKA/AP/SIPA / SIPA)

"Ces 20 jours à Marioupol ont été comme un seul long jour sans fin, de pire en pire", a confié à l'AFP Evgeniy Maloletka devant ses photos poignantes d'enfants tués, de femmes enceintes dans les décombres, de fosses communes creusées à la hâte, faute de pouvoir organiser des funérailles à cause des bombardements.

Une femme enceinte blessée est évacuée d'une maternité de Marioupol touchée par des bombardements, le 9 mars 2022. (EVGENIY MALOLETKA/AP/SIPA / SIPA)

Le pilonnage par l'armée russe de cette ville portuaire de 400 000 habitants, en particulier d'une maternité, a suscité l'indignation dans la communauté internationale. 

Un militaire ukrainien prend une photo d'une église en partie debout dans un quartier résidentiel détruit de Marioupol en Ukraine, le 10 mars 2022. (EVGENIY MALOLETKA/AP/SIPA / SIPA)

La guerre en Ukraine, thème central 

Les autres nominés étaient le photographe australien d'origine ukrainienne Daniel Berehulak pour son reportage Des gens vivaient ici (New York Times) sur le massacre de civils à Boutcha, et Marcus Yam, reporter américain né en Malaisie, pour La chute de l'Afghanistan (Los Angeles Times).

L'Ukraine était l'un des grands thèmes de cette 34e édition ouverte le 27 août. Sept Visa d'or, cinq prix et trois bourses ont été remis au cours du festival. Le Visa d'or de la presse quotidienne est allé au journal danois Politiken pour le travail de Mads Nissen sur la guerre, celui de la ville de Perpignan Rémi Ochlik saluant les photos de Lucas Barioulet pour Le Monde.

Mais la planète et ses dérèglements causés par l'activité humaine étaient aussi au coeur du festival. Le Visa d'or Magazine a récompensé Brent Stirton (Getty Images/National Geographic) pour Viande de brousse : à l'origine des épidémies, et le prix de la fondation Yves Rocher, visant à faciliter un reportage sur les questions environnementales, est allé à Alain Schroeder qui travaille sur l'Indonésie.

Les autres prix et bourses

Le Visa d'or humanitaire du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a récompensé Sameer Al-Doumy (AFP) pour Les routes de la mort, sur la crise migratoire dans le nord de la France, et celui de l'information numérique France Info est allé à Max Bearak, Dylan Moriarty et Julia Ledur pour Africa Cities Rising diffusé par le Washington Post.

Le Visa d'or d'honneur du Figaro Magazine, honorant la carrière d'un photographe toujours en activité, a été décerné à Alain Keler (Myop) connu notamment pour ses photos de Tchétchénie, du Salvador, de Tienanmen. Parmi les autres récompenses, le prix Pierre et Alexandra Boulat a salué le travail de Laura Morton sur les technologies automatisées.

La bourse Canon de la Femme photojournaliste est allée à Natalya Saprunova pour son projet sur le peuple des Evenks en Sibérie, celle du documentaire vidéo court-métrage à Irene Baqué qui tourne sur la Casa Xochiquetzal, refuge pour travailleuses du sexe retraitées à Mexico. Le prix Camille Lepage a été remis à Rebecca Conway, qui travaille sur l'impact de la guerre civile sur la santé mentale au Sri Lanka, et le prix Carmignac du photojournalisme à Fabiola Ferrero pour son projet sur la débâcle économique au Venezuela.

Les 25 expositions gratuites de Visa - qui proposait aussi projections, rencontres avec les photographes et tables-rondes - restent ouvertes jusqu'au 11 septembre. Des reportages seront projetés sur écran géant les 23 et 24 septembre à la Grande Halle de La Villette à Paris.

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