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Les photos d'Antoine Giacomoni : la Corse à travers le miroir au Musée de Corte

Sous le titre "U sognu, u spechju, a bandera", le photographe Antoine Giacomoni expose jusqu'au 30 mars à Corte. Celui qui a immortalisé les plus grandes personnalités propose des portraits argentiques noir et blanc de ses proches et d'anonymes, prises par le truchement d'un miroir. Une urgence se ressent dans ces images d'un photographe qui perd peu à peu la vue.
Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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L'un des portraits signés Antoine Giacomoni
 (Antoine Giacomoni)

Les portraits qu'Antoine Giacomoni propose au Musée de la Corse de Corte jusqu'au 30 mars 2019 à l'occasion de son exposition  "U sognu, u spechju, a bandera" sont autant de mises en abyme. Le photographe ne figure pas sur toutes les photos, mais l'usage d'un miroir pour capturer l'image sans agresser son modèle ouvre des perspectives inattendues. Au coeur de son travail, la Corse, son identité, son drapeau mais aussi, en filigrane et comme refusée par l'artiste, sa violence. 

Moi, si je prends un appareil, que je le braque sur quelqu'un, j'ai l'impression de le flinguer, je trouve ça horrible. Je ne peux pas. Avec le miroir, on n'est plus deux, mais trois... le photographe, le modèle et son reflet...

Antoine Giacomoni

Une rare intensité

Après avoir dans le passé photographié des personnalités de l'ampleur de Gainsbourg ou de Lou Reed, ses modèles sont des anonymes. Mais pas n'importe lesquels. On sent dans le rapport entre ces quidams et celui qui les photographie, une réelle complicité qui va bien au delà d'un simple moment échangé pour un cliché. Certains d'entre eux sont des très proches, le père, la mère de Giacomoni, fixés sur le papier avec une rare intensité. Accompagnant un très beau triptyque maternel, la voix de la maman de Giacomoni est saisie dans un chant corse diffusé dans l'exposition.

Reportage : France 3 Corse P. Nicolas / S. Lapera / J. Ienco
Giacomoni nous montre sa Corse au fil de clichés qui dépassent ce que l'on attend de simples portraits. Spiritualité et symbolique, puissance et assurance se lisent sur ces visages, tous saisis dans une impressionnante gravité. Le photographe vit un drame, il perd peu à peu la vue, et c'est peut-être cette urgence que transmettent ces regards qui, ne l'oublions pas, s'observent dans un miroir.
Autoportrait d'Antoine Giacomoni
 (Antoine Giacomoni)

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