Les photos de rue de Vivian Maier font événement à Rennes
Elle laisse derrière elle plus de 100.000 photos, Vivian Maier aimait photographier les gens dans la rue et les situations du quotidien. Décédée en 2009 dans l'anonymat, la photographe américaine est à l'honneur du Festival l'Image Publique à Rennes à l'Orangerie du Thabor jusqu'au 25 octobre. Son travail, inconnu de son vivant, a été découvert presque par hasard et provoque toujours le même enthousiasme.
Reportage : T. Bréhier / J. Piron / C. Pierret
La photographie sociale
Vivian Maier ne se séparait jamais de son appareil photo, simplement pour capter les événements de la rue ou les visages de ses contemporains. Ses premiers portraits s'attachent aux visages d'enfants puis très rapidement ses photos traitent des gens de la rue : des ouvriers, des hommes et des femmes, à New York et en France dans les années 1950. Son travail est à la fois drôle et d'une précision admirable. "Elle photographiait son quotidien avec un regard espiègle qui la faisait sourire. C'est une photographie très fraîche et spontanée", souligne Paul Vancassel, le directeur de Photo à l'Ouest L'Image Publique. Comparée aux plus grands (Cartier Bresson, Doisneau), Vivian Maier est aujourd'hui reconnue comme une référence de la photo de rue.La reconnaissance posthume
La "nounou au Rolleiflex" comme on la surnomme, est née en 1926 à New York d'une mère française et d'un père américain. Elle travaille comme gouvernante pour gagner sa vie et n'a jamais montré ses photos, restées pour la plupart à l'état de négatifs. Elle passe une partie de son enfance dans les Alpes, où elle revient pour faire des photos. C'est après sa mort qu'elles ont été découvertes. "Elle émerge à posteriori mais c'est aussi intéressant de voir d'anciens photographes nouvellement reconnus à notre époque", constate Clément Dagorn, étudiant en Histoire de l'Art. Elle décède en 2009 à Chicago sans connaîre la totalité de ses images.Le talent révélé
En 2007, John Maloof, un agent immobilier de 25 ans qui cherche des documents sur un quartier de Chicago, achète pour 400 dollars un lot dans une vente aux enchères, qui comprend des tirages photo et des films, dont certains n’ont jamais été développés. L’histoire de cette révélation posthume est à peine croyable. "Il les développe et voit la qualité du travail. Il commence une enquête pour en savoir plus sur Vivian Maier et découvre encore plus de clichés", rapporte le chercheur. Une demi-douzaine de personnes en tout acquièrent des œuvres de Vivian Maier aux enchères.
L'exposition de Rennes propose des images de New York et des Alpes, des scènes de rue et des auto-portraits.
A noter aussi la projection du film "A la recherche de Vivian Maier" mardi 17 octobre, au cinéma le Foyer à Acigné.
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